Le temps s'en va, le temps s'en va, madame ; Las ! Le temps, non, mais nous nous en allons. Pierre de Ronsard, Continuation des amours L 'Histoire aime à se donner un début, un premier jalon qui porterait en lui, déjà, un indice, une clé, une « symptomaticité » de la période qu'en conséquence il inaugure. Ainsi, l'année 1492, non pas tant pour la chute le 7 novembre d'une prodigieuse météorite de 127 kilogrammes à Ensisheim, en Alsace (Bigot Morogues 1812 : 58), que pour l'arrivée le mois

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... ent d'un Génois sur la plage d'un îlot dont on ne déterminera sans doute jamais la localisation exacte, marqua assurément le début d'une nouvelle ère, et fut d'ailleurs parfois proposée comme un autre point de départ de la Renaissance, si l'on entend celle-ci comme le vestibule de cette « Europa portátil », selon la lumineuse expression de Baltasar Gracián (1651), qui braverait les océans pour triompher du monde. Cependant, si ce sont aux Indes de Castille auxquelles nous tâchons de donner un début, l'excursion colombine n'est peut-être pas le prisme nous donnant le mieux à voir ce que deviendra l'Amérique hispanique. 1501, année de rédaction des instructions données à Nicolas de Ovando, futur premier gouverneur d'Hispaniola, dans lesquelles le terme d'Indio n'était déjà plus une erreur géographique mais bien une catégorie politique vouant les nouveaux sujets amérindiens de Sa Majesté à un encadrement politique, religieux et fiscal, ne porte-t-elle pas bien davantage l'annonce d'une entreprise coloniale qui allait structurer un nouveau Monde ? 1519, année du lancement depuis Cuba de l'expédition d'Hernán Cortés vers le Mexique, laquelle inaugurerait cette