La réunion électorale au service des républicains français dans le dernier tiers du XIXe siècle

Paula Cossart
2014 Histoire sociale / Social History  
Le présent article interroge le lien entre la république et les réunions électorales en France dans le dernier tiers du XIX e siècle. Que ce soit dans l'opposition au Second Empire ou lorsqu'ils accèdent au gouvernement, les républicains défendent les mérites de la réunion : ils la placent au centre de leur projet de construire une participation politique sur laquelle un régime démocratique pourra s'appuyer, audelà du vote. En permettant aux électeurs d'entrer en contact avec les candidats et
more » ... les comparer -on a affaire majoritairement à des réunions contradictoires -la réunion est conçue comme le meilleur moyen d'éclairer le suffrage universel et d'assurer sa « vérité ». L'essor des réunions électorales à cette période doit aussi être rapproché de l'émergence d'un personnel politique républicain mettant en avant l'opinion comme principe de légitimation et faisant reposer la campagne électorale sur une organisation : celle des comités électoraux. This article examines the link between the Republic and electoral rallies in France in the last third of the 19 th century. Whether in the opposition during the Second Empire or after taking power, Republicans defended the merits of rallies: they put them at the centre of their project to build a political participation on which a democracy could be based, beyond the vote. Allowing voters to interact with candidates and compare their worth, rallies-mostly adversarial at the time-were seen as the best way to promote universal suffrage and to ensure its "accuracy". The development of electoral rallies at this time must also be linked to the emergence of Republican politicians putting opinion forward as a principle of legitimacy and basing their campaigns on an organization: that of electoral caucuses. DANS L'INTRODUCTION de son ouvrage sur la culture politique aux débuts de la Troisième République, James R. Lehning écrit qu'au moment où la Troisième République a été fondée, le républicanisme impliquait un double projet : d'une part, la « création des institutions autorisant une participation populaire », mais aussi, d'autre part, la formation, « à travers les pouvoirs transformatifs de la République, * Docteure en science politique, Paula Cossart est maître de conférences en sociologie à l'
doi:10.1353/his.2014.0048 fatcat:zzrpn6hwqnbelghlmllnuovhsi