La jeune fille dans la poesie symboliste

Grace Mary Hickman
1950
La jeune fille fournit un thème important et fréquent aux poètes symbolistes. Cette étude se propose de le prouver par des analyses de textes et des citations. Introduction Nous nous limitons à une esquisse de l'évolution de l'ingénue sous son aspect le plus virginal, innocent et idéalisé, telle qu'elle apparaît dans la poésie symboliste. On constate que les héroïnes romantiques de Lamartine et de Victor Hugo ont cédé la place a des êtres déjà plus mystérieux chez Gérard de Nerval et chez Sully
more » ... Prudhomme. C'est en effet ce côté éphémère de la jeune fille qui se developpera vers la fin du siècle. Chapitre I La Jeune Fille chez les précurseurs du Symbolisme La jeune vierge, qui n'existe pas chez Baudelaire, ne paraît guère davantage chez Rimbaud. Chez Verlaine, ce n'est que dans la Bonne Chanson qu'elle gardera sa pureté et son innocence. En effet, la jeune fille dans toute sa simplicité va disparaître à peu près de la littérature jusqu'à ce que Francis Jammes la ressuscite. Chez les Symbolistes elle deviendra princesse lointaine ou déesse classique, n'appartenant guère à la réalité. Les seules évocations à la fois légendaires et concrètes sont celles de Jules Laforgue. Dans ses poèmes, la jeune fille est un être pieux et innocent qui sort en promenade dominicale et joue d'un éternel piano. Dans les Moralités légendaires de Laforgue, c'est un être plus mystérieux tel qu'Ophélie, héroïne nordique qui présage les jeunes filles médiévales de Merrill et de Vielé-Griffin. Chapitre II La Jeune Fille d'inspiration médiévale Stuart Merrill et Francis Vielé-Griffin nous présentent des princesses languissant dans des châteaux féodaux ou dans des forêts ténébreuses. Ce sont des créations littéraires très loin de la jeune fille réelle. Vielé-Griffin s'inspire du christianisme autant que de la légende. Si les héroïnes de l'Amour sacré sont franchement chrétiennes, celles qui sortent de la légende grecque le sont tout autant. De plus, la jeune fille chez Vielé-Griffin symbolise parfois la poésie pure; la belle Yeldis [...]
doi:10.14288/1.0106636 fatcat:uzkelf643bevxcsv7dsjtvlobe