La colligation : autre nom de la collocation grammaticale ou autre logique de la relation mutuelle entre syntaxe et sémantique ?

Dominique Legallois
2012 Corpus  
La cooccurrence, du fait statistique au fait textuel La colligation : autre nom de la collocation grammaticale ou autre logique de la relation mutuelle entre syntaxe et sémantique ? Dominique Legallois Édition électronique Référence électronique Dominique Legallois, « La colligation : autre nom de la collocation grammaticale ou autre logique de la relation mutuelle entre syntaxe et sémantique ? », Corpus [En ligne], 11 | 2012, mis en ligne le 21 juin 2013, consulté le 19 mars 2020. URL :
more » ... journals.openedition.org/corpus/2202 © Tous droits réservés Corpus n°11, La cooccurrence : du fait statistique au fait textuel (2012), 31-54 La colligation : autre nom de la collocation grammaticale ou autre logique de la relation mutuelle entre syntaxe et sémantique ? Dominique LEGALLOIS Crisco, Université de Caen D. LEGALLOIS 32 deuxième section présente et discute la notion de colligation, depuis les propos de son inventeur, J. Firth. Il s'agira alors de souligner les différences entre collocation et colligation et de présenter des développements récents. La troisième section s'intéresse à quelques « incarnations » des unités collocationnelles ou/et colligationnelles : des cadres collocationnels d'A. Renouf et J. Sinclair, à ces unités que constituent les « motifs » grammaticaux. Ces derniers forment une catégorie dont j'illustrerai la pertinence par un ensemble d'exemples pris dans la littérature ou travaillés par mes soins. Je présenterai en particulier quelques motifs spécifiques du genre poétique, en montrant que ces unités permettent d'observer des relations intertextuelles. La collocation grammaticale ? Combinaison lexicale Traditionnellement, on n'associe que très rarement collocation et unités grammaticales. La collocation est essentiellement, dans la pratique linguistique, une manifestation de solidarités lexicales, que la lexicologie -et non la grammaire -se doit de mettre en évidence. Si on considère les conceptions récentes de la collocation, on n'y détecte pas de places particulières qui seraient accordées aux mots « outils », ou aux grammèmes de Martinet ; la définition de la collocation que proposent, par exemple, Tutin & Grossmann (2002) -définition qui me paraît tout à fait opératoire -n'accorde pas de place aux unités grammaticales ; elle est en cela représentative de la conception dominante : Une collocation est l'association d'une lexie (mot simple ou phrasème) L et d'un constituant C (généralement une lexie, mais parfois un syntagme, par exemple à couper au couteau dans un brouillard à couper au couteau) entretenant une relation syntaxique telle que : -C (le collocatif) est sélectionné en production pour exprimer un sens donné en cooccurrence avec L (la base) ; -le sens de L est habituel (Tutin & Grossmann 2002 : 5). Au niveau sémantique, il convient alors de distinguer entre collocations opaques (dont on ne peut interpréter di-
doi:10.4000/corpus.2202 fatcat:3dm26sgfqffcrf5ewiizeprhqm