Où sont mes racines…

Jean Éthier-Blais
1971 Études françaises  
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « Où sont mes racines... » Jean Éthier-Blais Études françaises, vol. 7, n° 3, 1971, p. 249-271. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/036493ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques
more » ... ent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 12 février 2017 11:37 Où sont mes racines... i L'époque qui au Québec va du premier avant-guerre au second a, dans le domaine littéraire, produit trois grands artistes : Marcel Dugas, Paul Morin et Alfred Desrochers. Un symboliste, un parnassien, un réaliste. Trois poètes, dont l'oeuvre mince n'a pas fini de séduire par le mystère de la confrontation esthétique. Ni Dugas, ni Morin, ni Desrochers n'ont beaucoup écrit. Le premier (à part une biographie de Frechette), des écrits où l'imagination verbale sert de masque au constant besoin, toujours inassouvi, de démonter son mécanisme psychologique. Les feux de Bengale ne jaillissent chez Marcel Dugas que pour attirer le regard loin de ce qui les alimente. Il suffit pour s'en convaincre de lire sa Phèdre. Celle-ci n'est rien sinon la princesse classique, la racinienne transmise depuis Port-Koyal par La Harpe et Brunetière. Marcel Dugas n'a que faire de s'employer à rajeunir un mythe. Ce qui lui plaît c'est, dans cette femme en proie aux délires divers du sexe-péché et de la morale-diction, de se retrouver, homme faible de chair réduit à l'ossature même du lyrisme. On écrit peu lorsque sous chaque mot, sous chaque phrase doit gîter l'absolu de son univers personnel. Celui de Marcel Dugas est fait d'abord de la découverte de plus en plus passion-1. Paul Léautaud, Journal littéraire, Paris, Mercure de France, 1955, t. II, p. 141.
doi:10.7202/036493ar fatcat:x5pcbzgn2faejjjhotzk2xtyfa