« La construction des territoires montagnards : exploitation des ressources et mobilité des pratiques »

Jacques-Louis de Beaulieu
2010 Natures sciences sociétés  
Disponible en ligne sur : www.nss-journal.org N a t u r e s Sciences Sociétés Vie scientifique « La construction des territoires montagnards : exploitation des ressources et mobilité des pratiques » Compte rendu d'atelier (Toulouse, 8-11 octobre 2009) Jacques-Louis de Beaulieu Paléo-écologue, IMEP, Europôle de l'Arbois, BP 80, 13545 Aix-en-Provence cedex 4, France Comme toutes les disciplines, la paléoécologie a traversé deux phases, d'abord celle de l'accumulation des connaissances, de la
more » ... te des données, grâce à des outils nouveaux (le « connaître »), puis celle du raffinement de leur interprétation (le « comprendre »), qui, à brève échéance, conduit à une démarche systémique nécessairement interdisciplinaire. Un des fers de lance de la paléoécologie, l'analyse pollinique, née au début du XX e siècle en Europe du Nord a explosé depuis les années 1950, se révélant la plus efficace pour décrire l'histoire des écosystèmes. Dans le sud de la France, à Montpellier, Marseille, Toulouse, naissaient des laboratoires dédiés à cette discipline, dans un contexte local d'ignorance quasi totale des couvertures végétales anciennes. En une vingtaine d'années, de nombreuses thèses ont contribué à proposer une vision acceptable de la succession des paysages régionaux depuis au moins la dernière glaciation. Dans les années 1970 ont surgi, chez les scientifiques, les premiers questionnements sur le changement climatique, et les efforts des paléoenvironnementalistes ont convergé vers l'usage des données du passé et de la relation climat/écosystème pour éclairer nos futurs climatiques possibles (projet PAGES 1 ). Cette démarche, qui imposait la confrontation de multiples « indicateurs » biologiques ou géochimiques transformables en données paléoclimatiques, a mobilisé énormément d'énergie ; mais aussi, alors qu'émergeait l'évidence que la société industrielle était le moteur du dérèglement climatique, il a fallu reformuler les paradigmes de la re-
doi:10.1051/nss/2010044 fatcat:2nkvymaelvgrnitdlxs5igu4eu