L'éthos de la grandeur du philosophe

Jaromír Daněk
1986 Laval théologique et philosophique  
ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article 0 1 1 B Dan k, J. (1986). L'éthos de la grandeur du philosophe. Laval théologique et philosophique, 42(3), 389-401. doi:10.7202/400264ar Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politiquedutilisation/] Cet article
more » ... t diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1986 Laval théologique et philosophique, 42, 3 (octobre 1986) L'ÉTHOS DE LA GRANDEUR DU PHILOSOPHE * Jaromir DANEK RÉSUME. -La grandeur est par excellence un thème philosophique. Le mot fascinant «grandeur» est en effet le chiffre pour l'ouverture immensurable de l'être. La grandeur reflète l'universel dans sa totalité en sa force de singularisation. Si elle est une fois, alors elle est pour l'éternité. Les grandeurs cosmique, humaine et philosophique en sont les accomplissements dans la polarité de la transcendance et de l'immanence. I Dans la relativité des connexions cosmiques, les essences et les phénomènes ne sont pas dans l'horizon de ce que la réflexion sur la vie appelle grandeur. Les mesures, les distances, les poids, les indices qualitatifs, les degrés et les intensités, les forces et les performances créatrices ne se distinguent pas par l'autonomie, l'indépendance, l'auto-constitution, bref, par l'absoluité de la grandeur. Entrées dans l'histoire, ces relativités sont marquées par la destinée éphémère de la finitude et de la mort. Le passage transformateur est leur seul espoir. En revanche, la grandeur n'est pas mesurable, puisqu'elle consiste dans ce qu'elle-même élève au-dessus du total de la vie des finitudes, du monde historique, de l'existence possible, vers la transcendance. La grandeur fait parler ce total ; elle est la parole même de la totalité absolue de l'être. Le mot fascinant « grandeur » est le chiffre pour l'ouverture immensurable de l'être. La réflexion philosophique appelle grandeur la connotation (la signification chiffrée) de ce réal qui, étant la seule actualité véritable pour l'expérience humaine dans le présent du monde, devient symbole de la totalité lorsqu'il fait vivre le présent de l'être. La grandeur rappelle la force, mais elle est plus que la force d'une transformation cosmique, d'une énergie vitale essentielle, d'une créativité d'originalité première et ultime. La grandeur est le fond du remplissement d'être de cette force. Mais, l'être est infini, l'intégral ouvert des mesures de finitude, l'ouverture par * Dans ce texte, inspiré par plusieurs idées de K. Jaspers {Die grossen Philo sopheri), résonne le contenu thématique du projet du livre sur la grandeur de la vie et de l'oeuvre de B. Spinoza. 389
doi:10.7202/400264ar fatcat:fhvfdxj3tfcxxnpwexbnoxjo2i