Réponse à une enquête
Claude Pérez
2016
Réponse à une enquête L'appel à contribution qui m'a été adressé par Ursula Bähler et Thomas Klinkert comportait cinq volées de questions. J'ai pris le parti le plus simple, qui était de répondre successivement à chacune. J'ai seulement un peu modifié l'ordre dans lequel elles m'avaient été communiquées, pour en choisir un autre qui me convenait davantage. 1. Comment analysez-vous la situation actuelle dans le domaine des lettres dans votre université Quels sont d'après vous les effets du
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... e de Bologne sur l'enseignement de la littérature (française)? J'enseigne depuis une quinzaine d'années à l'université d'Aix-Marseille. Le département de lettres d'Aix-Marseille est (était) traditionnellement un gros département. Étant pourvu d'effectifs nombreux (beaucoup d'étuchants, beaucoup d'enseignants) il était puissant. Il avait un certain prestige : un gros département dans une grosse université, ancienne par-dessus le marché, ce qui est symboliquement rémunérateur. Le directeur de l'UFR est longtemps sorti de ses rangs. Les départements voisins moins fournis (lettres classiques) ou plus récents (arts, communication...) se plaignaient de sa domination. Les choses sont changées. Les effectifs ont beaucoup baissé quand ils montaient ailleurs (en arts, par exemple), les rapports de force se sont transformés, et pas à l'avantage des lettres, même s'il faut nuancer: le département est bien représenté dans les conseils ; l'école doctorale « Langues, lettres, arts » dont je suis l'actuel directeur, a toujours eu un littéraire à sa tête. Et c'est un littéraire qui a dirigé durant les deux dernières années le Collège réunissant les 12 écoles doctorales de l'université unifiée. Car, et c'est une donnée majeure, il n'y a plus qu'une seule et très grosse (plus de 70000 étudiants) université à Aix et Marseille: Aix-Marseille Université (pour faire vite,AMU). La fusion, en 2011, a soulevé de grandes craintes dans l'ensemble du secteur des sciences humaines, comme il était prévisible. La fusion a-t-elle nui aux littéraires Les grosses universités unifiées sont-elles nécessairement défavorables aux sciences 127
doi:10.5169/seals-632596
fatcat:dmdk65huf5danojecqfp7enwwm