Deux almanachs de gauche en Suisse romande

Charles-F. Pochon
1986
Autrefois, les alraanachs étaient souvent la principale source d'information et de culture pour de nombreuses personnes. Des colporteurs vendaient la nouvelle édition chaque automne. Les journaux, très chers, étaient réservés à des privilégiés. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les almanachs ne jouent plus qu'un rôle marginal dans le concert des médias. Ils ne témoignent plus de leur temps, comme "dans le passé". C'est pourquoi nous avons essayé d'évoquer deux almanachs de gauche romands que
more » ... aînés ont connus. Il s'agit de 1' ilmanach socialiste ouvrier (1), publié à La Chaux-de-Fonds pour les années 1922 à 1956 (35 éditions), et 1* Almanach de la Voix ouvrière/ de la Paix/ populaire romand (2), publié à Genève pour les années 1946 à 1963 (18 éditions). Ces deux almanachs répondent à la définition de Grand dictionnaire encyclopédique Larousse (1982) : "Livre populaire, publié chaque année et comportant avec un calendrier, des renseignements scientifiques ou pratiques de toute nature". Des précurseurs Les deux almanachs faisant l'objet de cette notice ne sont pas les premiers almanachs de gauche en Suisse romande. Une recherche sommaire nous a fait découvrir 1' Almanact du Peuple de St. Imier puis du Locle. La première édition était celle de 1871 et il y en a eu une dizaine. (3). Les fiches des Archives sociales, à Zurich, mentionnent un Almanach de la coopération suisse et française pour 1905, un Al/nanach du Travailleur (1909 et 1910), publié sur les presses de 1'Imprimerie des Unions ouvrières à base communiste à Pully-Lausanne et 1' Aluanacco libertario pour 1940-1941 (12e année) dont l'éditeur était Carlo Frigerio à Genève. On remarquera que trois de ces aimanachs sont d'inspiration anarchiste. Ajoutons qu'il y a aussi eu des almanachs de gauche en Suisse alémanique. A notre connaissance, ils ont tous disparu. L'Almanach socialiste / ouvrier L' Almanach socialiste / ouvrier a été créé, en 1921, dans l'ambiance qui a suivi la grève générale de 1918. Le créateur et le principal animateur, jusqu'à fin 1944, a été Auguste Lalive qui fut directeur du Gymnase de La Chaux-de-Fonds. (4) La première édition est introduite par un message aux lecteurs (5). Citons deux extraits pour donner le ton : "Les temps ont changé : l'ouvrier ne peut plus se con-
doi:10.5169/seals-520160 fatcat:uwczt5ayajetvlg43kz3efrskq