Quand les identités sociales s'affrontent, la coexistence devient difficile au Fouta Toro
Cheikhna Wagué
2007
Hypothèses
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions de la Sorbonne. © Éditions de la Sorbonne. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce
more »
... , est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Éditions de la Sorbonne | Téléchargé le 16/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © Éditions de la Sorbonne | Téléchargé le 16/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Quand les identités sociales s'affrontent, la coexistence devient difficile au Fouta Toro Les Soninkés face aux mutations du XX e siècle Cheikhna WAGUÉ * Les communautés soninkées de la moyenne vallée du fleuve Sénégal sont inégalitaires 1 . Mais, en reconsidérant la question sous l'angle identitaire, la pertinence de cette remarque prend un relief différent. La société soninkée, comme d'autres populations africaines, a intégré, au gré des circonstances historiques, des hiérarchies qui font que les identités qui la composent aujourd'hui sont à plusieurs vitesses. Il suffit d'observer les différentes catégories sociales et leurs rôles pour comprendre qu'effectivement les Soninkés de cette région, nonobstant leur unité culturelle, n'obéissent pas aux mêmes logiques identitaires. Des siècles durant, les hooro (sing. hoore) étaient les seuls à avoir voix au chapitre dans les affaires de la société. Ils dirigèrent et dirigent encore les affaires religieuses : ils prennent la direction des prières, veillent à l'instruction religieuse des enfants, officient aux mariages et à l'imposition des prénoms 2 , toxoorandu (sing. toxoorande). Ils occupaient les fonctions politiques : chefferie des villages, médiation avec l'administration coloniale. Les ñaxamalo (sing. ñaxamala) et les komo (sing. kome), quant à eux, étaient
doi:10.3917/hyp.061.0215
fatcat:ybiqaaxvdvgnrf2aqrnffjgeqm