Transgenèse et maîtrise des maladies infectieuses chez les animaux domestiques

Jean-Louis Guénet
2017 Bulletin de l Académie vétérinaire de France  
À partir des années 1990, les techniques de transgenèse utilisées chez la souris ont commencé à être transposées aux animaux de rente, soit dans le but de produire en quantité des protéines d'intérêt biomédical, soit dans le but d'augmenter la résistance innée aux maladies infectieuses. Dans le cas des maladies infectieuses, des résultats encourageants ont été obtenus et continuent d'être publiés mais le rendement de ce genre d'expérience est souvent très faible ce qui rend les projets très
more » ... eux. Si l'on ajoute à cela le fait que la consommation de produits biologiques provenant d'animaux « transgéniques » est assez mal acceptée par le public, il n'est pas surprenant que bien des programmes de recherche en transgenèse aient été sinon prématurément interrompus du moins sérieusement ralentis. Des techniques récentes faisant appel à l'utilisation des méganucléases (ZFN, TALEN et surtout CRISPR/Cas9) permettent de réduire fortement le coût des interventions faites au niveau du génome des embryons de mammifères tout en les simplifiant. Elles offrent un regain d'intérêt pour la création de modifications de toutes sortes au niveau du génome dont profitera à coup sûr la lutte contre les maladies infectieuses. Mots-clés: transgenèse, CRISPR/Cas9, maladies infectieuses. Résumé (1) Jean-Louis Guénet -Chef de Service honoraire à l'Institut Pasteur -25, rue du Docteur Roux -75724 Paris Cedex 15 Courriel : jlguenet@orange.fr From the 1990s onwards, the techniques used to generate transgenic mice have begun to be transposed to farm animals, either for producing proteins of biomedical interest in large amounts or for increasing the innate resistance to infectious diseases. In the latter case, encouraging results have been gathered and continue to be published, but the efficiency of that kind of experiments is often low to a point that it makes these projects very expensive to run. If we add to this the fact that the consumption of biological products originating from transgenic animals is not readily accepted by the public, it is not surprising that many research programs dealing with transgenesis of farm animals were prematurely terminated or seriously slowed down. Recent techniques using meganucleases (ZFN, TALEN and mostly CRISPR/Cas9) make it possible to greatly reduce the cost of interventions made at the genome level of mammalian embryos while simplifying them. They offer a renewed interest in the creation of genome-wide changes that will certainly benefit to the control of infectious diseases.
doi:10.4267/2042/62153 fatcat:huoflo2gufdgboht26vx7izpiu