L'image de la Russie chez Willi Graf et Hans Scholl : une altérité constructive
Hélène Camarade
2009
Etudes germaniques
Distribution électronique Cairn.info pour Klincksieck. © Klincksieck. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf
more »
... ord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Si l'on considère que les crimes perpétrés à l'Est par le régime national-socialiste ne furent, à eux seuls, jamais une raison suffi sante pour susciter une tentative de coup d'État de la part des résistants allemands, on est en droit de se demander, comme le fait l'historien Gerd R. Ueberschär avec un soupçon de provocation, si l'image que ces derniers se faisaient de la Russie n'était pas identique à celle que propageait la propagande. 1 On se rappelle par exemple que le général Erich Hoepner, qui participa à la conjuration menant à l'attentat du 20 juillet 1944, estimait en mars 1941 que l'attaque contre l'Union soviétique relevait de l'« ancien combat des Germains contre le slavisme, [de] la défense de la culture européenne contre les débordements moscovitesasiatiques, [de] la défense contre le bolchevisme juif ». 2 Même si les nationaux-conservateurs n'emploient pas le terme déshumanisant de « sous-hommes slaves », on retrouve sous leur plume des motifs traditionnels de la propagande nationale-socialiste. 3 Il convient cependant de rappeler la grande hétérogénéité des résistants et les représentations plus nuancées qu'ont par exemple les membres du Cercle de Kreisau, ceux du groupe Arvid Harnack/Harro Schulze-Boysen ou les résistants communistes. Ces représentations nuancées étant cependant très minoritaires, il est étonnant de constater que les étudiants de la Rose Blanche, qui étaient tous profondément croyants, avaient une Études Germaniques 64 (2009), 3, p. 691-704 * Hélène CAMARADE est Maître de conférences à l'université de Bordeaux 3,
doi:10.3917/eger.255.0691
fatcat:526vjxdax5a7bcno5b2vpqjtei