THE PLACE OF IRVINGIA GABONENSIS IN VILLAGE COMMUNITIES AROUND THE LOBEKE NATIONAL PARK IN CAMEROON

Roseline Gusua Caspa, Isaac Roger Tchouamo, Jean Pierre Mate Mweru, Joseph Mbang Amang, Marley Ngang Ngwa
2015 BOIS & FORETS DES TROPIQUES  
Le manguier sauvage, Irvingia gabonensis, est une des essences les plus exploitées pour des produits forestiers non ligneux aux alentours du Parc national de Lobeke au Cameroun. Une enquête auprès des cueilleurs montre que les fruits sont ramas- sés en forêt à même le sol, ce qui entraîne des risques élevés d'attaque par des gorilles (100 %) et nécessite de longs séjours en campement (87 %). Tous les cueilleurs conservent cette essence, la plu- part (82 %) en protégeant les semis spon- tanés,
more » ... is ne s'intéressent pas à la plan- tation. Cependant, près de 68% des cueil- leurs indiquent qu'ils l'envisageraient. L'amande de Irvingia gabonensis est considérée par les cueilleurs comme la deuxième ressource alimentaire (98 %) et la première source de revenus (93 %) parmi les quatre principaux produits fores- tiers non ligneux de la région. Un inventaire a été réalisé pour évaluer l'abondance de l'essence dans trois systèmes forestiers : la zone protégée, une forêt de production vil- lageoise (forêt naturelle comprise dans le domaine forestier non-permanent et gérée par une communauté villageoise avec l'ap- pui du service forestier) et une zone agrofo- restière (jachères et associations de cul- tures/cacao), dans 6 x 3 parcelles de 1 ha. La production fruitière a été estimée en comptant les fruits pendant les collectes. La croissance et la survie des plantules n'ont été estimées que dans la zone proté- gée en raison de la rareté des jeunes plants dans la forêt de production et la zone agro- forestière. La densité moyenne des I. gabo- nensis s'établit à 3,3 arbres/ha, sans écart significatif entre les trois systèmes fores- tiers. Le diamètre moyen à hauteur de poi- trine ne varie pas significativement entre les trois systèmes, ni la production fruitière moyenne. Le taux de survie des semis baisse à 70 % dans la zone protégée au bout de 18 mois. La présence majoritaire d'arbres de diamètre moyen à élevé indique que la ressource se maintiendra pendant quelque temps, mais la quasi absence de jeunes individus permettant de régénérer ces peuplements vieillissants compromet la ressource à plus long terme. L'intensité de la cueillette conduit à recom- mander l'intégration de cette essence dans les exploitations agricoles villageoises.
doi:10.19182/bft2015.324.a31262 fatcat:mnyx3wkad5hthd7v6nftfidyuq