Peut-on parler d'un tournant actoriel ? Synthèse collective*
E E S O O, André-Fréderic Hoyaux, Romain Lajarge, Solène Gaudin, Christophe Guibert, Sylvain Guyot, Régis Keerle, Jean-Pamphile Koumba, Yann Leborgne, Yvon Le Caro, Caroline Lenoir, Françoise Philip
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2008
unpublished
INTRODUCTION C et atelier est mu par les questionnements autour de la notion d'acteur. En effet, la mobilisation de cette notion semble devenue incontournable, sans pour autant que le jeune chercheur trouve toujours de façon claire une explicita-tion des enjeux épistémologiques. L'atelier visait alors à caractériser cette notion d'acteur (répondre à la question « qui est acteur? »), à s'interroger sur les modes d'interrogation des acteurs (« Comment recueillir les expressions des acteurs? »),
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... à définir la validité des interprétations et conclusions opérées à partir de la parole des acteurs (« quelle validité? »). L'expression de « tournant actoriel » parfois rencontrée implique l'idée d'une reconfiguration méthodologique et épisté-mologique à partir de l'élucidation des problèmes et enjeux posés par la mobilisation de la notion d'acteur. Cet atelier tentait alors de cerner les conséquences sur les différentes disciplines représentées à l'atelier (géo-graphie, sociologie, psychologie) d'un tel tournant. Chacun des trois ateliers de l'école d'été a élaboré une méthode spécifique de retranscription des débats et des résultats des discussions opérées ; aussi convient-il de présenter la démarche d'élaboration de notre propre synthèse. Parmi les 16 participants de l'a-telier Acteurs, les deux auditeurs, R. Lajarge et A.F. Hoyaux ont entrepris de rédiger un compte rendu consistant des débats, à partir de notes prises durant les deux journées, avec la volonté d'inclure les positions de chaque participant, de manière illustrative ou argumentative. Ces deux textes ont ensuite été relus par tous, avec la possibilité de réagir pour approfondir ou présenter un éclairage différent, ce qui se traduit par des cadres inclus dans les textes 1. La conclusion de ce texte souligne les convergences des deux auditeurs, en n'omettant pas les points de différence. En effet, cette synthèse ne manifeste pas un consensus total entre les participants, car tel n'est pas le but de la démarche. À partir de questionnements communs, il s'agit non de produire un ensemble de thèses partagées mais de développer des visions, éventuellement discordantes, reposant sur des bases assumées. Le texte de R. Lajarge constate la concomitance de microphénomènes qui fondent l'action et de méta phé-nomènes qui changent le monde. Tout en tenant compte de la logique de l'individu qui agit en interaction, R. Lajarge donne une place aux structures et interroge les surdéterminants sociaux en mettant en avant les inégalités sociales. Parmi les huit points qu'il a recensés dans les débats de l'atelier, trois proposent de délimiter l'acteur, trois points s'intéressent à la méthode pour étu-dier l'acteur, et les deux derniers mettent en avant l'in-teractionnisme. Le point huit est l'aboutissement de sa réflexion pour analyser « ce qui change ». Le texte d'A.F. Hoyaux est construit comme un cadrage théorique et méthodologique du concept d'ac-teur. Il se structure autour de citations provenant des dif-férents textes des participants. Ces citations sont des points d'ancrages qui ont pour but d'exemplifier le propos sans forcément permettre aux lecteurs de contextualiser le terrain d'étude et la nature même des idées développées par chaque auteur. L'optique déve-loppée est plutôt de montrer les convergences épisté-mologiques qui sont apparues durant les discussions en atelier. Il estime qu'à travers la place des citations dans ce texte, les lecteurs se rendent compte que deux domaines ont été particulièrement abordés lors de l'a-telier: la pertinence du concept d'acteur en géographie mais surtout la pertinence de la démarche méthodolo-gique et la portée éthique du chercheur face à son objet-sujet de recherche.
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