Identité sociale et limites du moi : citoyenneté « ordinaire » et citoyenneté « limitée »

Elisabeth Pavy-Leclerc
2002 Cahiers de psychologie clinique  
État de droit, état des lieux Le comportement individuel au quotidien en inter-relation avec son environnement est soumis à des limites intrinsèques et extrinsèques personnelles sociales et culturelles ; plus précisément les lois en général. Tout individu est confronté aux règles de vie que toute communauté implique, familiales et citoyennes, les secondes étant largement dépendantes des premières, le tout est issu de la congruence avec les objets internes. Ces obligations impliquent que l'être
more » ... umain les accepte et organise sa vie avec elles ou qu'au contraire il ne les respecte pas ; en ce cas, il est instructif pour un clinicien d'étudier ce que ce franchissement, ou même ce débordement qui peut dériver vers certaines pathologies, signifient. Je souhaite donc articuler ma réflexion autour de ce que la notion de citoyenneté condense d'impératif quant à l'intégration par le Moi de ses propres limites et donc de l'organisation relationnelle avec ses imagos parentales. Je vais alors étudier les conséquences gravissimes des distorsions de l'individuation du Moi sur l'intégration des interdits issus de la Loi, ces zones de clivage qui mènent en prison. Claude Faugeron 1 chercheur dans un groupe du C. N. R. S. ; pose la question suivante : « Dans les systèmes politiques démocratiques, * Psychologue clinicienne en Direction Régionale des Services Pénitentiaires à Lyon, enseignante vacataire à l'Université Lumière Lyon 2 -France. Docteur en psychologie clinique. 2, rue des Charmettes 69100 Villeurbanne 1 «La dérive pénale », revue « Esprit », Octobre 1995.
doi:10.3917/cpc.018.0057 fatcat:l77telqpdjh6pcp55by7b6ih4m