L'évasion de Dodge et Theller de la citadelle de Québec

Pierre-Georges Roy
1940 Les Cahiers des dix  
LA CITADELLE DE QUEBEC Le touriste ordinaire est un homme éponge, il avale tout ce que les guides veulent bien lui offrir. D'ailleurs, il visite rapide ment et distraitement, et aussitôt le site qu'on vient de lui montrer disparu à ses yeux, il l'oublie avec toutes les histoires que le guide loquace vient de lui débiter. C'est ainsi qu'à ceux qui visitent la citadelle de Québec pour la première fois on dit, pour exciter davantage leur curiosité que, tel vieux bastion et telle branlante bâtisse
more » ... atent du régime français. Cependant il faut savoir que, dans tout l'immense plateau que re couvrent les fortifications de la citadelle de Québec, il ne reste rien, absolument rien du régime français. La citadelle actuelle fut cons truite entre 1823 et 1832 par le colonel Durnford et le colonel Mann. Les plans de ces formidables fortifications avaient été dressés par les ingénieurs Holland et Twiss. Lorsque, en 1832, les travaux furent ter minés, l'Angleterre avait dépensé plus de $35,000,000. Il est juste d'a jouter qu'on comprenait dans cette somme énorme pour l'époque le prix des portes Saint-Louis, Saint-Jean, du Palais et Prescott, qu'on avait renouvelées, et la réparation des murs qui ceinturaient la ville. En tout cas, la citadelle de Québec était considérée par tous les experts comme imprenable, et l'on disait couramment qu'il était aussi dif ficile de sortir de cette forteresse que d'y entrer. Québec était devenue le Gibraltar de l'Amérique du Nord; ce surnom prétentieux a été con servé à la citadelle de Québec. Ironie du sort ! Aujourd'hui, on évite de se servir des canons
doi:10.7202/1078909ar fatcat:tufc7pvsnrf5ld2wzvu2cq5rsa