Rhétorique et pragmatique dans des groupes de parole en gériatrie
André Quadéri
2004
Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe
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... et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) RHÉTORIQUE ET PRAGMATIQUE DANS DES GROUPES DE PAROLE EN GÉRIATRIE ANDRÉ QUADERI PROCESSUS DE PAROLE, PROCÈS D'UN RÉCIT Dans le domaine de la névrose et de la psychose, tant au niveau enfant qu'adulte, la prise en charge soignante (infirmière, éducateur, etc.) se sous-tend d'une enveloppe signifiante conceptuelle portée par un discours commun. Les échanges, la compréhension de la population accueillie trouvent dans la psychanalyse, le tissu social et culturel des supports au mieux opérationnels ou tout au moins possibles. Une conceptualisation a minima porte, au sens de la parole, les relations (soignants, familles, patients) et les interactions. Or en gériatrie, presque rien ne vient solliciter une communauté conceptuelle, même factice : pas d'infirmière spécialisée (à l'inverse de la psychiatrie), peu de psychologues (eux-mêmes peu ou pas initiés), peu de gériatres (non considérés comme des spécialistes au même titre qu'un pédopsychiatre), pas de formation spécifique pour les aides-soignantes (à l'inverse des éducateurs). Ce vide conceptuel conduit les soignants à se heurter à la quotidienneté de la mort, la démence, la fin de vie, la déchéance physique sans conceptualisation opérationnelle possible. Inviter les soignants à parler dans des « groupes de parole » souligne la difficulté d'échanger sur les thèmes gériatriques et convoque l'absence de mots pour parler le quotidien. Pour combler ce vide, chaque acteur élaborera en groupe ou seul sa propre conception de son activité. Cette théorisation affective de la réalité devient figée dans une individualité et soutient mal les échanges, voire provoque des dissensions (« moi, je ne fais pas comme ça », ou encore « avec moi, ce rési-Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe 43 André Quaderi, attaché temporaire d'enseignement et de recherche, laboratoire de psychopathologie clinique et psychanalyse de l'université d'Aix-Marseille I, psychologue clinicien à la Maison de retraite Saint-Jean, La Fare les Oliviers.
doi:10.3917/rppg.043.0175
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