Encore la question de -arius
PAUL MARCHOT.
1895
Zeitschrift für Romanische Philologie
Je me propose de reprendre en dotail Totude de ce probleme linguistique. Je traiterai d'abord du francais et du provencal, puis de l'espagnol et du portugais. Dans un prochain article, je compte pouvoir Studier Pitalien -iero -iere avec ses correspondants immodiats dans les dialectes, ainsi que les repr^sentants de -arius en roto-roman. I. Fran9ais et provencal. Je vais exposer nouveau mes opinions qui se fondent sur la th^orie de -erius de M. Groeber et essayer de montrer, par un court apercu
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... istorique de la question, comment cette theorie me parait avoir acquis de jour en jour plus d'autorito et de force. Auparavant, j'ouvre une parentf^se pour rofuter succinctement une theOrie spocieuse et assez seduisante έ premiere vue qui pourrait conserver quelques partisans. Cest celle qui doriverait le suffixe francais et provengal -ier des mots a palatale et qui admettrait qu'£tymologique dans ceux-ci, i l a pass6 ensuite, par uii phonomene d'extension analogique, aux mots έ ηοη palatale. Berbecarius ou plus exactement berbecarus (si Γόη veut bien admettre un singulier refait sur le pluriel ou bien un ρηέηοιηέηβ de dissimilation a Totape berbek ( arius) devenant phonotiquement bergier, -ier se serait ensuite introduit dans des mots comme premier, grenier, etc. Les faits en provengal s*opposent absolument έ Tadmission d'une semblable explication. Si la thoorie est admissible pour le fran^ais, eile ne Test pas pour le proven<;al, puisque dans cette langue, palat. -f--ar reste -ar, cf. le traitement des verbes. Et le proverbal dit cependant bergier-s, leugier-s % archier-s, etc. Du reste, les Gloses de Reichenau qui nous transrnettent les formes sorcerus et paner nous domontrent irrofutablement que notre -ier dorive d'une 6tape precodente -er et non pas de pal. -j~ ar, car autrement nous aurions au VIIIe siecle sorςarus (pron. sortsarus), pas encore sorcierus^ en tout cas pas sorcerus. On pourrait encore employer contre cette thoorie bien d'autres arguments, mais j'estime que ceux-ci sont concluants. Je reprends Pexpose de la thoorie -erius. Au 111 e si£cle, le neutre commenca a disparaitre dans les noms de la 2e doclinaison latine "qui, au temps ou le latin avait 1 Les Sennents ont encore Christian, l 'Eulalie seulement a chrestiien. Brought to you by |
doi:10.1515/zrph.1895.19.1.61
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