Anamorphoses mimétiques du temps proustien

Amandine Cyprès
2010 Modèles linguistiques  
Référence électronique Amandine Cyprès, « Anamorphoses mimétiques du temps proustien », Modèles linguistiques [En ligne], 2 | 2010, mis en ligne le 09 octobre 2013, consulté le 30 septembre 2016. URL : http:// ml.revues.org/408 ; DOI : 10.4000/ml.408 Ce document a été généré automatiquement le 30 septembre 2016. © Modèles Linguistiques Anamorphoses mimétiques du temps proustien Annexe Amandine Cyprès Du côté de la Madeleine A la manière de M. P. « Le seul véritable voyage, le seul bain de
more » ... ce, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux, de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d'eux voit, que chacun d'eux est » (Marcel Proust, La Prisonnière). 1 Longtemps, je me suis promené de bonne heure. Parfois, à peine monté sur la plate-forme arrière de l'omnibus, je n'avais pas eu le temps de dire « je m'assieds » et j'étais déjà bousculé. Or, soit que mon cerveau, informé par la brusque excitation de mes nerfs, n'eût pas classé le heurt dans la catégorie des sensations généralement tenues pour agréables, quoiqu'il pût paraître tel à certaines personnes puisqu'il est vrai que les mêmes objets ne procurent pas toujours à tous les mêmes émotions, soit que cette information, même parvenue à mon cerveau, n'y eût pas rencontré l'écho qu'y aurait provoqué la résurrection du souvenir enfoui de quelque sensation ancienne, de même nature, perçue comme agréable en raison des circonstances ayant entouré son apparition, comme une cavalcade dans les couloirs du métropolitain ou une promenade en vaporetto sur le Grand Canal de Venise, ce genre d'accrochage ne me plaisait pas. 2 Il me rappelait les promenades matinales qui, bien des années auparavant, étaient l'objet de mes inquiétudes, depuis la veille qui les précédait, lorsque maman, montant me dire bonsoir dans ma petite chambre à la lanterne magique, me disait : « Demain, tu iras voir ta tante Léonie, ta visite lui fera plaisir, et tu t'assureras qu'elle n'a besoin de rien ; en Anamorphoses mimétiques du temps proustien Modèles linguistiques, 2 | 2012 AUTEUR AMANDINE CYPRÈS Babel, EA 2649 Anamorphoses mimétiques du temps proustien Modèles linguistiques, 2 | 2012
doi:10.4000/ml.191 fatcat:erxvvguzmzdk5caxdvwdmnyia4