Les maladies de l'Alisier torminal
L. LANIER
1993
Revue Forestière Française
Jusqu'A récemment et comme toutes les essences forestières sauvages, l'Alisier torminal ne semblait pas spécialement affecté par les maladies graves et par des attaques d'insectes catastrophiques. D'après Kausch-Blecken von Schmeling (1980) qui a particulièrement étudié les aspects phytosanitaires, « l'Alisier ne souffre pas de maladies ou de parasites spécifiques qui gênent sa croissance Sur le plan physiologique, il est au contraire particulièrement résistant aux froids hivernaux et la
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... ution de son bois, alliée à la puissance de son système racinaire, le rend assez résistant à la sécheresse. Néanmoins, il a, comme toutes les essences forestières, un cortège de commensaux, insectes et champignons qui, sauf exceptions, ne causent que des dégâts limités. Parmi les insectes, Conrad (1947) in Kausch-Blecken von Schmeling (op . cit., 1980) a relevé Scolytus pruni, Scolytus rugurosus, Zeuzera aesculi, plus classiquement inféodée au Marronnier, Hyponomeuta padellus, Zeuzera pyrina, Cossus cossus, assez polyphage et un certain nombre de chenilles défoliatrices. Des pucerons du genre Dyaphis sont fréquemment observés au début de l'été, parfois en grand nombre . Ils semblent être à l'origine des chutes prématurées de feuilles, avec des symptômes que nous avons nous-même observés lors d'une tournée axée sur l'étude du dépérissement de l'Alisier torminal en juin 1988 (photo, p . 344). De même, le limbe des feuilles est parfois couvert d'acariens (Eriophyes sorbi) qui provoquent le développement de pustules verdâtres et peuvent bien entendu, lorsqu'ils abondent, affaiblir l'arbre (photo, p . 344). De nombreux mycètes sont relevés sur l'Alisier. L'anthracnose est une maladie foliaire très courante qui se traduit par de petites macules brunes d'environ 1 mm de diamètre, gris clair au centre, et entourées d'un halo brun foncé . Le champignon en cause serait l'Elsince piri, commun sur les Poiriers. Le chancre à Nectria du Pommier, la maladie du plomb Stereum, un oïdium, des rouilles à Gymnosporangium ont été signalés sans que leurs dégâts présentent habituellement un caractère de gravité inquiétante. Pourtant, vers les années 1985-1987, un ' dépérissement ' assez généralisé a affecté les alisiers dans toute une région (Haute-Saône, Haute-Marne, Yonne, . . .) où pourtant ils paraissaient parfaitement en station . Des comptages effectués par échantillonnage dans certains services ont montré que près d'un Alisier sur trois pouvait être affecté, avec des mortalités importantes.
doi:10.4267/2042/26430
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