PrimaryCare PrimaryCare 2012;12: n o 11 206 Un témoignage au sujet de la transition continue de la première à la deuxième génération dans un cabinet de groupe de médecins de famille Situation initiale A une époque où les offres de cessions de cabinets médicaux ne cessent d'augmenter dans les journaux, où de nombreux collègues âgés se préparent à leur troisième tranche de vie bien méritée et où les jeunes médecins en fin de formation postgraduée dans les hôpitaux se trouvent à un tournant

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... de leur vie, il existe diverses questions, des incertitudes et des peurs, mais également beaucoup de rêves, de visions et d'imagination. Il n'existe guère de bases de données médicales, de littérature spécialisée, de livres ou d'autres sources d'informations sur ce thème. C'est pourquoi, dans les lignes qui suivent, nous souhaiterions présenter notre cabinet de groupe de médecins de famille, qui fait actuellement l'objet d'une transition continue entre la première et la deuxième génération de médecins. En raison de leur âge, les «vétérans» -comme ils se désignent euxmêmes -transmettront le cabinet à la «génération Y» -comme nous sommes appelés -, autrement dit à la relève. Cette transition continue, pour laquelle nous ne disposions d'aucun modèle concret, nous paraît être une solution porteuse d'avenir à une époque où les activités à temps partiel se multiplient et où la durée passée à exercer en cabinet médical diminue. Nous connaissons certes des cabinets ayant une structure similaire, mais il s'agit uniquement de cabinets dans lesquels plusieurs spécialistes se sont associés. Notre cabinet a été créé en 1982 par trois médecins du même âge (trois postes à 100%); plus tard une femme médecin, également du même âge, s'est jointe à eux (temps partiel de 40-50%). Enfin, au cours des 6 dernières années, trois médecins plus jeunes (deux femmes et un homme, tous des postes à temps partiel de 50-80%) sont arrivés. La dame médecin de la première génération a déjà pris sa retraite. Fin 2012, un jeune médecin rejoindra le cabinet de groupe (temps partiel de 60%) pour remplacer le premier des trois «membres fondateurs». Si un cabinet a réussi à faire ses preuves durant tant d'années (dans ce cas concret, 30 ans) et en connaissant des mutations considérables, c'est qu'il doit y avoir de bonnes raisons. Déjà quelques années avant l'ouverture du cabinet, les «vétérans» avaient visité divers cabinets et ils avaient surtout analysé où et pourquoi un cabinet médical de groupe pouvait échouer. Ils ont fait des plans à long terme et envisager différentes éventualités et développements. Changement générationnel = nouvelle orientation du cabinet? Dans notre cabinet de groupe, dans lequel collaborent uniquement des médecins de famille, l'une des conditions déterminantes pour que la structure du cabinet continue à bien fonctionner était que la génération Y soit d'accord sur le fait que le cabinet devrait continuer à accueillir uniquement des médecins de famille. Bien entendu, il s'agissait là de s'inscrire dans la continuité des «vétérans» qui, depuis la création du cabinet, avaient soigné une population de quartier multiculturelle et très hétérogène, allant du nourrisson ou vieux pensionnaire de maison de retraite. Au cours des dernières décennies, de nombreux ajustements à l'environnement en mutation ont été entrepris au cabinet. Parmi ces ajustements figurent l'extension des locaux, l'expansion des technologies informatiques avec une mise en réseau, l'acquisition d'un échographe, d'un système de radiographie numérique et de la technologie de laboratoire la plus moderne, ainsi que l'adaptation des horaires d'ouverture du cabinet, des horaires de travail et du service de garde du cabinet. Ainsi, en tant que médecins de la deuxième génération, nous avons pu rejoindre un cabinet dont les structures ont su faire leurs preuves et s'imposer, à l'image d'un organisme vivant qui doit continuellement évoluer et s'adapter afin de rester lui-même et de survivre. En parallèle, les collègues sur le départ s'évitent le processus éprouvant sur le plan émotionnel de trouver (ou non) un successeur approprié. Plus qu'un simple jeu des chaises musicales La transition continue d'une génération à l'autre est plus qu'un simple jeu des chaises musicales. Le «nouveau» cabinet de groupe doit à nouveau être réinventé! Nous, jeunes médecins, avons pu et pouvons profiter non seulement des expériences en matière de traitements des patients et de tâches administratives du cabinet, mais également de la collaboration avec les spécialistes, les hôpitaux, les services ambulatoires, etc. La collaboration au sein du cabinet a toujours été considérée comme une cohabitation conjugale, avec tous ses points de vue complémentaires mais également contradictoires. Si le «couple» résiste durant 30 ans, tout porte à croire que la remise en question et l'enrichissement réciproques ont dû contribuer davantage à l'équilibre, la stabilité et la créativité qu'à un handicap mutuel. Quoi qu'il en soit, nous sommes devenus une famille. La deuxième génération doit à présent trouver sa place et apprendre à prendre le flambeau. A présent, nous avons à nouveau besoin d'un équilibre entre la