Ce que ne disent pas les manuels d'histoire des idées politiques dans leurs présentations androcentrées des philosophes
Armelle Le Bras-Chopard
2017
Revue des droits de l'homme
Revue du Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux 12 | 2017 Varia Ce que ne disent pas les manuels d'histoire des idées politiques dans leurs présentations androcentrées des philosophes Armelle Le Bras-Chopard Édition électronique URL : http://revdh.revues.org/3087 Éditeur Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux Référence électronique Armelle Le Bras-Chopard, « Ce que ne disent pas les manuels d'histoire des idées politiques dans leurs présentations
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... centrées des philosophes », La Revue des droits de l'homme [En ligne], 12 | 2017, mis en ligne le 28 juin 2017, consulté le 13 juillet 2017. URL : http://revdh.revues.org/3087 ; DOI : 10.4000/revdh.3087 Ce document a été généré automatiquement le 13 juillet 2017. Tous droits réservés Ce que ne disent pas les manuels d'histoire des idées politiques dans leurs présentations androcentrées des philosophes Armelle Le Bras-Chopard 1 Depuis que Michelle Perrot a dénoncé les « silences de l'historiographie » 1 et grâce au développement des études de genre 2 , les « trous de l'histoire » sont petit à petit comblés et l'éclairage est porté sur des femmes qui, elles aussi, ont fait l'Histoire. En matière de théorie politique, elles sont peu nombreuses, non seulement parce que les hommes ont longtemps détenu le monopole de l'écriture mais aussi parce que le politique étant leur affaire, ils estimaient que c'était à eux d'en disserter. Des monographies ou des dictionnaires comme l'Anthologie critique de F. Collin, E. Varikas et E. Pisier 3 , restituent néanmoins leur place à celles qui ont réfléchi sur le politique -et le plus souvent de façon critique, ce qui n'aidait pas à prendre en considération leur discours. Ce ne sera toutefois pas notre propos de traiter de ces écrivaines. Bien plutôt, nous voudrions mettre en évidence ici la façon dont est transmise dans les manuels d'histoire des idées politiques 4 , encore majoritairement rédigés par des hommes, la connaissance de la pensée sur l'État des « grands » philosophes : l'évacuation des femmes de la construction de l'État et de l'exercice du pouvoir que ceux-ci théorisent, est complètement occultée dans l'examen de leurs doctrines. Or, le principe de l'exclusion politique des femmes, qu'il soit noyé au milieu de considérations abstraites qui se veulent universelles, ou très manifeste, constitue une préoccupation constante de ces philosophes du passé. En faisant l'impasse sur cet aspect essentiel, les manuels offrent donc une restitution tronquée des différentes théories sur l'État, dont, au surplus, dénués de distance critique, ils masquent les contradictions internes. 2
doi:10.4000/revdh.3087
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