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... et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 21/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) 77 J'ai découvert « La crainte de l'effondrement » dans les années 70, à la Tavistock Clinic de Londres, dans une version sténographiée et anonyme. Et j'ai lu ce texte admirable, en l'attribuant à un analyste kleinien, surpris donc par une liberté de vues rare dans ce groupe. Je ne connaîtrais l'auteur que quelques années plus lard, lors de sa publication dans la NRP, à Paris. Et en dépit des années passées, il garde le caractère hérétique de cette première lecture. Persévérant compagnon, il revient à chaque appel, pour m'aider à déblayer le champ de la clinique, pour me soutenir dans ma recherche. Je manquerais cependant à la vérité, en disant qu'il n'est qu'un pur instrument conceptuel. Loin de là, il m'apporte un secours plus large, plus secret, comme s'il murmurait de temps en temps : « L'effondrement que tu crains a déjà eu lieu. Peux-tu te dérober à la jouissance dans la répétition ? Alors, celui qui est à venir sera peut-être délivrance et soulagement. » Le hasard voulut aussi que mes premiers analysants à Paris, vers 1973, fussent des exilés politiques, et ce travail de Winnicott s'associe nécessairement au problème de l'exil. Souvent vécu dans l'espoir d'un retour proche, et dans la crainte d'une expatriation toujours à se produire, l'exil empêche le sujet de vivre, d'avoir l'expérience, dirait D.W. Winnicott, de « l'effondrement » qu'il comporte. « Craquer » est un privilège auquel l'exilé doit renoncer s'il veut survivre dans le pays d'accueil. Il ne « craque » pas, mais la catastrophe évitée dans le « dehors » trouve des symptômes pour s'exprimer dans son comportement et le menace sournoisement dans le « dedans ». Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour tenir dans ces moments d'extrême étrange(re)té ! Étranger(e) à une langue, à un paysage urbain, à des hommes et des femmes, que nous aimons sans les connaître et qui nous connaissent sans nous aimer. En suivant le destin des liens sociaux, souvent les liens affectifs, familiaux, « craquent » à ce moment-là. Le sujet essaye ainsi d'échapper à la débâcle mais, lorsque les attaches symboliques se desserrent, la régression, autant temporelle que formelle à un état névrotique ancien et à des relations Horacio Amigorena Quelques figures de la crainte avec et sans effondrement