Le Livre VIII des Confessions de saint Augustin : une approche herméneutique
Robert Jacques
1988
Laval théologique et philosophique
ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Jacques, R. (1988). Le Livre VIII des Confessions de saint Augustin : une approche herméneutique. Laval théologique et philosophique, 44(3), 357-367. doi:10.7202/400400ar Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.
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... tiquedutilisation/] Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1988 Laval théologique et philosophique, 44,3 (octobre 1988) LE LIVRE VIII DES CONFESSIONS DE SAINT AUGUSTIN : UNE APPROCHE HERMÉNEUTIQUE Robert JACQUES « I spent a few afternoons under a peach tree in the high grass of what have been a lawn and, read, at last, St Augustine's Confessions...» T. MERTON RÉSUMÉ. -Cet article présente la structure narrative du Livre VIII des Confessions d'Augustin. Cette structure met en évidence une intrigue profonde où volonté et écoute des récits de conversion sont les protagonistes du drame vécu par Augustin. Révélant le rôle de médiation opéré par l'Écriture et les récits de conversion, cette structure oppose, à la quête d'immédiateté poursuivie par la volonté, l'écoute comme chemin de la grâce. A U LIVRE III des Confessions, Augustin, après avoir rappelé son engagement dans le manichéisme, avait conclu ce livre par deux récits annonciateurs de sa conversion : au chapitre XI, on trouve le récit du rêve de Monique (auquel fera écho la finale du Livre VIII), et au chapitre XII, le récit de la visite de Monique à un évêque à qui elle demandait d'intervenir auprès de son fils afin de le détourner du manichéisme. Cet évêque avait refusé de s'entretenir alors avec Augustin répondant à Monique que « par ses lectures, (son fils) reconnaîtra lui-même son erreur et son impiété » *. Le Livre VIII vient confirmer ces deux récits annonciateurs : Augustin se verra «debout désormais sur cette "règle de foi" où vous m'aviez montré à ma mère», et * Saint AUGUSTIN, Les Confessions, traduction, préface et notes par Joseph Trabucco, Paris, GF Flammarion, 1964, 380 p. Nous avons procédé à quelques vérifications dans le texte latin en utilisant l'édition de M. Skutella, Stuttgart, Teubner, 1969. Au chapitre X, Augustin procède à la destruction de la conception manichéenne des « deux âmes de natures différentes ». La solution augustinienne est celle d'un moi divisé, déchiré dans sa plénitude, d'un moi unique qui balance entre des volontés diverses. C'est par l'absurde qu'il défait la pensée manichéenne; «s'il y a plusieurs volontés mauvaises (ou au contraire bonnes), il y a alors plusieurs âmes mauvaises (ou bonnes) ». La solution n'est plus pour Augustin dans la multiplicité des âmes, mais dans le choix qui « rassemble et unifie la volonté ».
doi:10.7202/400400ar
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