Voies/voix du silence dans L'espérance-macadam de Gisèle Pineau
Lucienne J. Serrano
2006
Revue Tangence
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI
more »
... it.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article propose une analyse sémio-narrative de L'espérancemacadam dont le personnage principal, Éliette, est enfermé dans une mémoire traumatique dépourvue de tout souvenir. Sa vie s'est écoulée dans l'absence de gestes et de mots, mais à l'écoute du tissu d'horreurs qu'est la vie de son village, Savane Mulet. Livrée au chaos, Éliette se retrouve dans un lieu autre, transférentiel, où, sans passer par les mots, elle écoute, sans le reconnaître, l'écho de ses souffrances. Le texte se fait traversée et tragédie du désir d'une Éliette « agoniste » pour qui le plaisir a rejoint son audelà : l'angoisse et la mort. La levée du voile sur la scène du refoulé lui permettra de survivre à ce voyage qui l'emprisonne dans l'étau du trauma et de retrouver ce qui était dormant en elle : le désir de rejoindre l'autre pour, enfin, sentir la vie éclore en elle. Mise en place du trauma Dans L'espérance-macadam, Gisèle Pineau nous présente un personnage féminin, Éliette, qui n'a jamais pu atteindre la dimension dynamique d'un être en devenir, c'est-à-dire d'un individu déterminé par le manque et tourné vers le désir. Elle a vécu enfermée, figée dans un passé traumatique, source d'un non-dit qui se tisse dans le texte et que le lecteur tente de déchiffrer. Le roman s'ouvre sur le désastre du cyclone Hugo qui a frappé la Guadeloupe en 1989 et rappelle un autre cyclone, celui de 1928, alors qu'Éliette avait huit ans. Selon le récit de sa « manman 1 », Tangence, n o 82, automne 2006, p. 59-74.
doi:10.7202/016623ar
fatcat:vb5c2nau6zdrrnd7rne44ewszu