De l'utilité des erreurs

Benoît Gariépy
1963 Laval théologique et philosophique  
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more » ... et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1963 De l'utilité des erreurs Depuis la parution des documents des papes et en particulier de ceux de Léon X III, de Pie X et de Pie X II relatifs à l'enseignement de la philosophie dans les séminaires et les universités, il ne nous est plus loisible de nous rattacher à n'importe quel maître en particulier ; un Docteur Commun a été proposé : il s'agit de saint Thomas d'Aquin : Pour ce qui est des études, déclare Pie X , nous voulons et nous ordonnons expressément que la philosophie scolastique soit établie comme fondement des études sacrées . . . Et la chose capitale ici est qu'en prescri vant de suivre la philosophie scolastique, nous entendons surtout, par cette philosophie, la philosophie qu'a livrée saint Thomas d'Aquin.1 Or, si notre docilité à l'endroit de saint Thomas doit porter sur les principes sur lesquels, comme sur ses fondements, repose sa philosophie, elle ne se borne pas là ; elle doit s'étendre jusqu'à la méthode même employée par ce saint Docteur ; le procédé même qu'il fait sien doit nous servir de cause exemplaire. C'est ainsi que Léon X III relève, dans son encyclique sur la philosophie chrétienne,2 comme une chose digne d'admiration, « l'ex cellente manière de procéder » de saint Thomas ; et c'est ainsi égale ment que l'Église très prudente, dans son Code de Droit canonique, stipule que les disciplines philosophiques soient délivrées « selon la méthode, la doctrine et les principes du Docteur Angélique )).3 Citant ces mots du Code, Pie X II commente : 4 1. Pie X , Motu Proprio du 29 juin 1914. Et noter qu'il ne s' agit pas seulement d'un conseil, mais d 'un ordre : « nous ordonnons expressément ».
doi:10.7202/1020039ar fatcat:52puxzrfrjd5flgeg7td2xqz7q