EZEQUIEL ADAMOVSKY, ESTEBAN BUCH, La marchita, el escudo y el bombo. Una historia cultural de los emblemas del peronismo, de Perón a Cristina Kirchner, Buenos Aires, Planeta, 2016, 367 p., ISBN 978-950-49-5475-0
Anaïs Fléchet
2019
Revue d'histoire moderne et contemporaine
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... e et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Tiré d'un colloque tenu en octobre 2014, le volume se présente comme une série d'études sur divers aspects de ce qui touche, de manière générale, à la vie aulique. L'idée, exprimée en introduction, est « d'envisager plus précisément les rituels et cérémonies dans leurs rapports avec les fondements sociaux et culturels des systèmes de cour » (p. 9). Les pluriels sont importants dans la mesure où le cadre géographique et chronologique est volontairement très étendu afin de rendre compte d'une « institution [...] sans la réifier ou la ravaler au rang d'espace informel » (conclusion, p. 199). Le programme est ambitieux et, comme tout programme ambitieux, il ne remplit pas tout à fait ses objectifs, ce dont on ne saurait le blâmer. Car les contributions, savantes, éclairent selon des points de vue très variés les questions à l'articulation du rituel/cérémonial d'une part et de la cour d'autre part, en une hétérogénéité des approches qui fait aussi la richesse de l'ouvrage. Après une présentation fournie des travaux historiographiques, le livre se divise en trois grandes parties (« Les cadres spatiaux », « Les acteurs », « Les mises en scène ») dans lesquelles se répartissent onze articles. Le premier souligne l'héritage de la République dans le cérémonial impérial romain, en insistant notamment sur la « République impériale », période de transition dans l'appropriation progressive du temps et du cadre urbain par le pouvoir augustéen. La saturation de la représentation impériale dans l'espace, accompagnée d'un processus d'isolement de la personne du prince par la grandeur de l'apparat, participe alors à la sacralisation du pouvoir. La deuxième contribution aborde les fêtes urbaines sous Alphonse le Magnanime à la mi-xV e siècle, quand l'univers urbain prend le relais de la cour dans la célébration du prince. Le spectacle de la monarchie se déplace ainsi dans un espace plus ouvert, avec des processions ritualisées aux étapes bien identifiées qui investissent les lieux emblématiques de la ville : moins qu'un abandon des rituels, une transformation de ceux-ci. La troisième étude, focalisée à l'inverse sur une seule pièce palatiale, la chambre des époux peinte par Mantegna, montre comment ce portrait dynastique perd rapidement son sens politique en même temps que se modifient les codes de légitimation. Devenue un lieu de vie parmi d'autres, servant aussi bien à la réception des ambassadeurs qu'à la signature d'actes notariés, la chambre au décor si travaillé conduit à s'interroger sur l'usage d'espaces à la fois publics et privés. Dans sa partie II, le livre annonce un recentrage sur les acteurs. La mise en relation des funérailles de Justinien et de l'avènement de Justin en 565, dans le quatrième article, met en évidence les justifications du pouvoir et la transformation cérémonielle. Le cinquième passe en revue le statut des différents ordres de chevalerie au xV e siècle, en insistant sur le caractère codifié et public des rituels de la toison d'or. L'importance des processions, mais aussi des tournois devenus des pas d'armes, permet de parler « d'auto-représentations ritualisées » pour ce type d'évènements. Dans un registre similaire, la sixième contribution montre que les hérauts d'armes à la fin du Moyen Âge occupent dans les cérémonies une position hiérarchique déterminée par les fonctions exercées et non la qualité sociale de chacun d'eux. Les attributions reVue d'histoire moderne & contemPorAine 66-2, avril-juin 2019
doi:10.3917/rhmc.662.0193
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