Multiformité du confinement dans la littérature issue de l'immigration maghrébine

Ioana MARCU
2020 Studii si Cercetari Filolgice: Seria Limbi Romanice  
Arrivés en France, les immigrés d'origine maghrébine deviennent « victimes » d'un confinement multiforme. Tout d'abord, que leurs raisons de quitter le bled aient été économiques ou politiques, ils se retrouvent (« )enfermés(») dans des non-lieux (le bidonville ou la banlieue, le camp de transit) d'où ils ont du mal à s'échapper physiquement et psychologiquement. Ensuite, ce « confinement spatial » a pour conséquence un « confinement identitaire et social ». En dépit de leur naissance en
more » ... les enfants des immigrés maghrébins ne peuvent pas se défaire de la condition, héritée de leurs parents, d'exogène doublement stigmatisé (individu « venu d'ailleurs », où « ailleurs » signifie à la fois « un autre pays » et « la périphérie ») ou de traître. En outre, ils ne se sentent ni totalement français, ni totalement maghrébins, ce qui complique encore plus leur (re)construction identitaire. Enfin, l'accueil qu'on leur a réservé en France, l'état de tristesse dû à l'éloignement du pays natal, tout cela entraîne pour les immigrés de la première génération un « confinement temporel » : ils s'auto-enferment dans un passé qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas oublier, dont ils ne sont pas capables de se défaire et qu'ils ont du mal à transmettre à leurs enfants. Dans notre contribution, nous nous proposons d'analyser les différents visages de cet enfermement dont les répercussions sur les individus sont la plupart du temps dévastatrices à partir des romans Ils disent que je suis une beurette (1993) de Soraya Nini, Mon père, ce harki (2003) de Dalila Kerchouche et Mohand le harki (2003) de Hadjila Kemoum.
doaj:e17765f00eda4f208a9fc5c3ed44c655 fatcat:okektenl3rflpcv5tfaehwingi