TEMPS CRITIQUES SUR LA TECHNIQUE (ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES) DANS LA SOCIÉTÉ CAPITALISÉE

Jacques Wajnsztejn
2017 unpublished
20 Sur la technique (et les nouvelles technologies) dans la société capitalisée prolétarienne. Le fait que, comme disait Gorz, ce soit le produit d'une « so-cialisation antisociale » n'y change rien. Ces bases intègrent justement un niveau d'intégration technologique toujours plus élevé qui est aux antipodes d'une tendance à l'auto-production. La puissance d'agir qu'on acquiert éventuellement avec les nouvelles technologies nous rend encore plus dépendants de l'organisation en réseau qui la
more » ... et. Ce n'est pas parce que cette nouvelle forme d'infrastructure semble invisible qu'elle n'existe pas. Ainsi, si on prend l'exemple des Vélib', ils sont quasiment gratuits surtout si on les prend moins d'un quart d'heure et ils sont censés accroître ma liberté individuelle de déplacement, mais cela suppose un réseau informatique gérant les parcs vélos, des abonnements, une mesure des temps, des GPS incorporés aux vélos pour repérer leur variation d'emplacement, un réseau d'entretien, etc. Cette organisation mobilise tout un ensemble technologique géré par des salariés eux aussi assez invisibles et dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne les valorise pas particulièrement. Le réencastrement de l'économie dans le social, pour parler comme Polanyi, ou la socialisation des forces productives, pour parler comme Marx, nous échappent plus que nous ne les contrôlons. La dynamique qui fait la force du rapport social capitaliste c'est justement cette façon de jouer du besoin des uns avec le désir des autres.
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