Privatisations et formation des États est-européens

François Bafoil
2006 Critique Internationale  
au cours de la période d'incertitude majeure qui s'est ouverte avec la fin de la domination des partis communistes à l'Est du rideau de fer, les recettes du libéralisme, qui avaient fait fortune les deux décennies précédentes sous les auspices du « reaganisme » et du « thatchérisme », ont été largement mobilisées pour assurer la restructuration des économies de type soviétique. Reformulées par le FMI et la Banque mondiale, avec le plan dit du « Consensus de Washington » 1 , ces recettes
more » ... t l'immense avantage de fournir une réponse simple et systématique à une situation extrêmement complexe. Elles préconisaient notamment trois types d'intervention coordonnées 2 : un plan de stabilisation de la monnaie à un niveau macroéconomique ; une politique de privatisation au niveau des institutions et la liberté des acteurs au niveau des entreprises. Cette mécanique de politique économique, promue par de prestigieux experts de l'école monétariste de Chicago et tout auréolée des succès remportés en Amérique latine et en Grande-Bretagne, était portée par une représentation de l'acteur susceptible de combler les attentes des populations de l'ancienne Europe soviétique. Elle postulait en effet la liberté fondamentale de l'acteur individuel, délivré de toute contrainte collective et seulement mu par sa rationalité, pourvu que les 1. Les sièges des deux organisations internationales étant situés dans la capitale fédérale. La traduction du texte établissant le Consensus est disponible sur le site de Critique internationale
doi:10.3917/crii.032.0137 fatcat:guq2pvqlsvgd5iy246e4msx3na