Les problèmes méthodologiques de l'étymologie d'origine gauloise en français

Gilles Quentel
2014 Studia Romanica Posnaniensia  
Gilles Quentel, Les problèmes méthodologiques de l'étymologie d'origine gauloise en français [Methodological problems of the etymology of Gaulish origin in French], Studia Romanica Posnaniensia, Adam Mickiewicz University Press, Poznań, vol. It is a well-known fact that the etymology of the French lexicon is mostly Latin. But this apparently obvious consideration hides a signifi cant amount of unsure, if not biased, etymologies. This paper aims fi rst at criticizing the laxity of the
more » ... l method : use of reconstructed vulgar Latin and old Frankish etymons upon unclear principles, huge distortions of meaning, phonetic irregularities, ignorance of the historical context, etc. In a second time, this paper aims at showing that the neglected Gaulish substratum can sometimes afford better explanations to some of these doubtful and impressionistic etymologies, and proposes new etymologies based upon attested Gaulish etymons. La genèse du français, comme celle des langues romanes en général, est un problème éminemment complexe dans la mesure où elle met en jeu plusieurs langues de substrat et de superstrats autour d'une langue lexicalisante et grammaticalisante, le latin, avec laquelle on ne peut l'articuler sans concevoir l'existence d'une langue transitoire théorique, le latin populaire. Si le latin est richement documenté, il n'en va pas de même pour les autres : notre connaissance du gaulois est très fragmentaire, le francique nécessite une complète reconstruction sur la base de ses parentes germaniques, et rien n'atteste de l'existence même du latin populaire. A ceci, il convient d'ajouter l'infl uence probable de substrats pré-celtiques dont on n'a plus de traces que dans la toponymie et dans l'unique survivante de celles-ci : le basque, dont l'impact sur la genèse du gallo-roman est mal élucidé. Dans ces conditions, l'étymologiste doit opérer par conjectures et évaluer la fi abilité de celles-ci au prix d'un subtil exercice d'équilibriste.
doi:10.14746/strop2014.413.010 fatcat:l5kjkgbuqvg5fgomwu2e33n62q