Courrier des lecteurs

M. Bertin
1981 Radioprotection - Revue de la Societé Francaise de Radioprotection  
QUE PENSER DES RISQUES RADIOLOGIQUES LIÉS A L'AUGMENTATION DE LA CONSOMMATION RADIOLOGIQUE ? Commentaire à l'article de H. Faure et S. Sandier : « Evolution de la radiologie médicale » L'augmentation de la consommation radiologique, c'est-à-dire du nombre d'actes de radiologie, influence-t-elle l'irradiation médicale que subit la population? A première vue, il est logique de penser que cette évolution a des chances d'entraîner un accroissement de cette irradiation. Les radiologues ont,
more » ... t, conscience du danger potentiel que peut représenter l'irradiation, même à faible dose, qu'elle soit due ou non à leurs investigations; la preuve en est qu'un des thèmes principaux, choisis pour les 30e journées de radiologie était « Le risque radiologique ». Cependant, bien des facteurs interviennent et non seulement il est certain que ces deux évolutions ne sont pas parallèles, mais peut-être évoluent-elles différemment et cela nous ne le savons pas. Il faut séparer radiothérapie et radiodiagnostic, qui ne peuvent malheureusement pas être distingués dans les statistiques d'actes médicaux établies par la Sécurité sociale. Les problèmes posés par la radiothérapie sont particuliers. Devant un cancer qui, non traité, évoluera évidemment vers une catastrophe, il est évident que le bénéfice tiré du traitement radiothérapique dépasse de très loin les risques qu'il pourrait entraîner : les cancers secondaires ne surviennent que dans un pourcentage réduit de cas (quelques pour mille ou quelques pour cent ) et à échéance de plusieurs années, voire de dizaines d'années. Même pour les mutations génétiques, le simple fait que les descendants des irradiés d'Hiroshima et de Nagasaki (même les plus fortement irradiés) ne présentent pas, à la première génération, un taux d'anomalies génériques différent de façon significative du taux constaté parmi les populations témoins prouve que le risque est limité. Donc, en définitive, il n'y a pas, dans ce cas-là, à essayer de faire une balance entre le coût et le bénéfice du traitement; celui-ci s'impose, ce qui n'empêche pas de prendre toutes les précautions pour limiter au maximum l'irradiation des organes sains. Dans le cas du radiodiagnostic, le problème se pose différemment. Il est d'abord évident que les radiologues doivent diminuer, par tous les moyens techniques dont ils disposent, l'irradiation des patients : -par la réduction de la dose par examen (limitation du champ, limitation de la quantité de rayons X -films rapides, écrans renforçateurs -temps de pose aussi court que possible, utilisation d'amplificateurs, etc.); -par la limitation du nombre d'examens (nombre d'incidences, répétition des examens, etc.);
doi:10.1051/radiopro/19811603209 fatcat:eocgl6prg5gy3mh5tl62tbanoq