Modélisation de l'exposition en zone urbaine : les limites d'une approche techniciste, un nécessaire couplage entre avancées technologiques et comportement des individus

Isabelle Coll, Arthur Elessa Etuman
2018 Pollution Atmosphérique  
Enfin, je tiens à remercier mes amis et les membres de ma troupe de théâtre pour leurs encouragements pendant toute cette période, et tout particulièrement Antoine dont l'aide précieuse, pendant la difficile phase de fin de rédaction, a été essentielle. Je remercie également ma famille et celle de ma conjointe. J'ai une pensée toute particulière pour mon père dont l'absence, toujours douloureuse, se fait encore plus sentir aujourd'hui. Je lui dédie cette thèse. Mes ultimes remerciements vont à
more » ... aroline, qui a partagé mes hauts et mes bas et dont la présence sans faille à mes côtés, les encouragements constants, la patience, la compréhension et la bienveillance m'ont permis de mener à bien ce travail et de m'épanouir autant qu'il est possible. Introduction générale Cette thèse s'inscrit dans le contexte urbain actuel, caractérisé à la fois par une croissance urbaine continue quoique ralentie dans les pays industrialisés et par l'acuité de certains phénomènes urbains tels que l'étalement urbain et la dépendance automobile. La ville en tant qu'objet d'étude est un système complexe et polymorphe, qui se laisse difficilement appréhender dans sa globalité. Les approches pour l'aborder ainsi que les disciplines qui s'y intéressent sont multiples, allant de la géographie à la sociologie, en passant par l'histoire et l'économie. Nous avons choisi dans cette thèse l'approche économique pour aborder les questions d'adéquation entre l'offre du système de transport et la demande émergeant des agents économiques. Plus spécifiquement, ce travail de thèse vise à mieux comprendre les liens entre congestion des systèmes de transport et localisation des ménages et des emplois. Les aspects spatiaux de ces liens y sont tout particulièrement soulignés et étudiés. Ainsi, un premier objectif de ce travail est de dégager certaines des logiques spatiales de la congestion des transports. Nous nous appuierons, pour ce faire, sur le cas particulier de l'Île-de-France. Un second objectif est d'apporter une contribution théorique à l'analyse des conséquences de la localisation des emplois sur les choix de localisation des ménages et leur usage des transports. L'émergence de la congestion urbaine Le phénomène urbain est aujourd'hui majeur : si le nombre de citadins ne représentait que 29,2 % de la population mondiale en 1950, la population urbaine forme aujourd'hui 50 % d'une population mondiale qui a presque triplé et représentera en 2030 environ 60 % d'une population encore augmentée de plus d'un milliard d'individus (United Nations, 2010). La tendance est encore plus marquée pour les régions moins développées du monde, où le taux d'urbanisation est passé de 18 % en 1950, à près de 45 % aujourd'hui, avec une prévision de 56 % d'ici 2030. Ce mouvement massif d'urbanisation s'accompagne tout naturellement d'une augmentation spectaculaire du nombre de villes dépassant les 10 millions d'habitants : alors qu'il n'y en avait que deux dans le monde jusqu'en 1970, on en le principe selon lequel chaque ménage veut accéder à son lieu d'emploi, et non à l'ensemble des lieux d'emplois 2 . Approches retenues Nous avons choisi de nous appuyer sur deux approches qui, selon nous, sont complémentaires. Tout d'abord, nous avons adopté une approche empirique, que nous pouvons qualifier d'ascendante. Fondée sur la modélisation des choix d'itinéraire des ménages dans leurs déplacements domicile-travail, elle vise à mettre en évidence la congestion qui en résulte. Cette approche s'inscrit dans un double cadre : celui de la modélisation spatialisée du transport d'une part, et celui de l'économie des transports d'autre part. Plus précisément, en s'appuyant sur la modélisation des itinéraires, nous avons cherché à mettre en relation divers indicateurs économiques de la congestion avec les zones d'origine et de destination des usagers. Autrement dit, nous avons choisi un mode d'analyse en quelque sorte dual du mode classique qui repose directement sur les trafics sur les arcs des réseaux. Ensuite, nous avons adopté une approche théorique, que nous pouvons qualifier de descendante, fondée pour sa part sur la modélisation des choix de localisation résidentielle des ménages. Cette approche s'inscrit dans le cadre de l'économie urbaine théorique, et repose en particulier sur une modélisation de la ville. Elle nous a plus spécifiquement permis de mettre en relation les localisations des emplois et leur évolution avec les localisation des ménages et leur évolution. Nous avons en particulier cherché à analyser les conséquences de ces choix de localisation sur l'usage des transports pour les déplacements domicile-travail qui en résulte. Plan de la thèse Cette thèse est organisée en huit chapitres, répartis en trois parties. Celles-ci sont consacrées à une revue bibliographique des thèmes majeurs de la thèse, à une étude des manifestations spatiales de la congestion et à une analyse monocentrique des conséquences de la localisation des activités sur les déplacements domicile-travail. Première partie -Structure urbaine et congestion La thèse débute par une analyse bibliographique sur les questions de croissance et de structure urbaine, suivie d'une analyse, de nature systémique, de la congestion des transports. 2. Ce principe est à rapprocher de celui qui sous-entend certains modèles de distribution des déplacements (Leurent, 1999 , modèle Accessibility to Vacant Activities), ou certaines recherches sur les localisations respectives des ménages et des emplois (Korsu et Massot, 2006) . 1. Certains auteurs utilisent également les termes rendements croissants agrégés localisés dans ce contexte. 2. Le terme équipement est ici employé en un sens large pouvant désigner aussi bien une machine qu'un service de support. 13. Il s'agit, à un coefficient correcteur multiplicatif près, de la formule simplifiée de Webster, bien connue des ingénieurs chargés de la régulation des feux.
doi:10.4267/pollution-atmospherique.6740 fatcat:6po2gcyhyna3vjlwmyvl7oti7u