En marge du Tir fédéral 1954 : des souvenirs... : [1ère partie]

C.-F. Landry
1954
Landry Quel curieux mécanisme que la mémoire. Il a suffi d'une question posée tout simplement (« Me ferais-tu quelque chose sur le Tir fédéral? ») pour me faire revoir tout un monde aboli. J'étais un petit garçon très aimé. Il y a de cela bien, bien longtemps. J'avais un grand-père qui soufflait « puh-puh » sur d'invisibles limailles, et qui prétendait rectifier des pivots récalcitrants. Ma grand-mère faisait aller ses aiguilles et tricotait ferme ; et quand elle s'en allait surveiller ce qui
more » ... isait dans les casseroles, le cliquetis de ses aiguilles semblait continuer : c'est qu'il y avait au mur, cinq. six. dix grosses montres, revisées, réglées, et que chacune battait, en toute hâte, épluchant l'éternité, et sans soucis de ce que feraient les autres montres. Il y avait aussi dans des cartons à six séparations intérieures, des mouvements tout nus, sans aiguilles el sans cadran, qui se dépêchaient d'apprendre à devenir des montres. J'étais un petit garçon très aimé, se gâter la main, ce n'est pas aux oui... mais à une condition : je ne ferais montres qu'il pensait, lui qui travailla pas de bruit. Or, tout était bruit. Si je dans les montres soixante-dix ans ; il chantonnais, c'était bruit. Si je me hapensait au tir. lançais sur une chaise, c'était bruit. Si
doi:10.5169/seals-229072 fatcat:s7vizellozgm3pcxzrtjxdx37u