Une cause rare de douleurs abdominales
Alessia Cusimano, Marco Palmesino, Sebastiano Martinoli, Claudio Bonfioli
2012
Swiss Medical Forum = Schweizerisches Medizin-Forum
L' obstruction intestinale ou iléus mécanique requiert une grande culture médicale, voire chirurgicale, parce que très souvent on rencontre des maladies rares dont le nombre total fait tout de même une partie non négligeable de l'étiologie. A juste raison, on appelle volontiers l'abdomen aigu la «boite à surprise» de la médecine d'urgence. Présentation du cas clinique Une femme de 84 ans est admise aux urgences de notre hôpital avec une histoire de douleurs abdominales intermittentes depuis
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... jours et des vomissements. Jamais opérée, la patiente est maigre (BMI 15) même si elle n'a pas de signes de malnutrition. Sa douleur est localisée à la hanche gauche avec une irradiation le long de l'intérieur de la cuisse ipsilatérale. Cinq jours avant, elle a été traitée dans un autre hôpital avec la suspicion de gastro-entérite. Les douleurs et les vomissements qui ne cessent pas la forcent à revenir à nos urgences. L' examen clinique montre un abdomen gonflé, tympanique, sans péritonisme. La douleur augmente quand on force la jambe gauche en extension et en abduction (signe de Howship-Romberg). Le laboratoire montre une modeste leucocytose à 12 900 tandis que la protéine C réactive est élevée à 27,6 mg/l. La radiographie de l'abdomen montre des anses intestinales un peu dilatées dans le bas abdomen. La tomographie axiale (TC) confirme la distension du grêle avec une anse qui s'est engagée dans le canal obturateur gauche ( fig. 1 et 2 cercle x) . La laparoscopie d'urgence montre un segment du grêle qui est incarcéré avec son côté anti-mésentérial dans le foramen obturateur de gauche avec de signes précoces de souffrance ischémique, une typique hernie de Richter ( fig. 3 et 4 x) . Le segment incarcéré peut être réduit avec une légère traction, la bulle bleuâtre de la paroi se reprend et devient rose. L' intervention se conclut toujours en laparoscopie avec la suture du gap herniaire renforcée par la pose d'un filet non résorbable. La patiente a des suites postopératoires tout à fait satisfaisantes. Après trois jours elle se nourrit normalement et quitte l'hôpital huit jours après.
doi:10.4414/smf.2012.01333
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