On the Dark Side of Write

Louise Dupré, Mary G. Shelton (trans)
1989 Tessera  
Ou en est la critique au feminin aujourd'hui? La question, de prime abord, semble simple. Pourtant, on se rend vite compte que la reponse ne va pas de soi. EIle fait naitre un certain malaise, sans doure parce que, en 1987, il n'est pas facile de savoir ou nous en sommes, nous les femmes, face ala triple question du feminisme, de l'ecriture et de la critique. D'abord, le feminisme. Nous venons d'une generation de militanres. Nous avons ete habituees arevendiquer, amanifester, afaire valoir
more » ... que coute notre point de vue et nos droits. Mais nous nous retrouvons actueIlemenr dans une periode ou la revendication a ete prise en charge par les organismes d'Etat: le feminisme s'est bureaucratise et plusieurs militanres d'hier sont devenues aujourd'hui des professionnelles de la cause des femmes. Le mouvemenr a ete recupere par les divers paliers de gouvernemenr, il nous a echappe et l'image de la feministe "bon chic bon genre" a remplace, dans les medias, ceIle de la militante des annees 1970. Certaines femmes parlenr meme de postfiminisme. Si le terme, amon avis, est discutable, il manifeste pourtant un desarroi certain. Du cote de l'ecriture, on rencontre un essoufflement. Le terrain est moins propice al'enrhousiasme. Peu de livres connaissent une ferveur comparable aceIle qui a entoure la parution de Pour les femmes et tous les autres de Madeleine Gagnon (974), de l'Euguilionne de Louky Bersianik (976), de l'Amer de Nicole Brossard (977) ou d'Une voix pour Odile de France Theoret (978). Certains, certaines disenr a mots couverts que l'ecriture au feminin ronronne, qu'eIle se cherche, que les livres n'arrivent pas ase renouveler, aaborder les questions de fac;on neuve et originale. Bien sur, les femmes lisenr toujours les ouvrages des auteures quebecoises, mais les textes recoivent davantage un succes d'estime qu'un succes de coeur. Dans les annees 1970, on avait l'impression que chaque nouvelle parution etait essentielle. Aujourd'hui, peut-etre sommes-nous devenues blasees en croyant avoir lu tous les livres ... La critique au feminin a-t-elle une part de responsabilite dans cet etat de fait? Commenr accueille-t-elle les livres? Comment les lit-elle? Encore une fois, il faut admettre qu'on ne peut pas trancher de fac;on
doi:10.25071/1923-9408.23547 fatcat:33ma35kiavdifkkwyfrwshq36a