Transition et ritualité dans l'interaction sociale
Dominique Picard
2001
Connexions
Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable
more »
... et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © ERES | Téléchargé le 18/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 18/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 18/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © ERES | Téléchargé le 18/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Dominique Picard Transition et ritualité dans l'interaction sociale Les moments de transition sont souvent des moments problématiques car ils impliquent des aspects de rupture, de choix et de changements de repères. Je voudrais montrer que ces moments se rencontrent dans diverses occasions de la vie sociale quotidienne et que les rituels d'interaction (ce qu'on appelle communément la « politesse » ou le « savoir-vivre ») se proposent comme des moyens d'y faire face. Ces rites répondent à des ressorts dramatiques liés aux finalités et enjeux de toute relation interpersonnelle et relevant de deux grandes problématiques : une problématique relationnelle et une problématique identitaire. La première, que l'on peut rattacher à la notion de « territorialité », concerne le contact et la distance interpersonnelle ; elle vise à défendre l'intimité des protagonistes par des règles de protection et s'actualise dans ce qu'on appelle le « tact » (frapper avant d'entrer, ne pas ouvrir une lettre qui ne vous est pas adressée, demander l'autorisation pour emprunter un stylo ou une cigarette).... La seconde est caractérisée par la défense et la valorisation de l'image de soi ; elle implique l'existence d'un accord tacite de coopération entre les partenaires pour que tout le monde puisse « garder la face » et se traduit, par exemple, dans le fait qu'on ne souligne pas une gaffe commise devant soi ou qu'on évite les sujets de conversation qui peuvent entraîner des manifestations affectives déstabilisantes, comme la gêne ou la colère. Reconnaissance des « faces » (selon une terminologie popularisée par Erving Goffman 1 ) et défense des territoires apparaissent ainsi comme les enjeux fondamentaux de la dramaturgie sociale.
doi:10.3917/cnx.076.0081
fatcat:aamli2pme5e4hm6ruljyajgcqe