Choix familiaux et politiques publiques
Catherine Sofer
2012
Revue française d économie
Distribution électronique Cairn.info pour Revue française d'économie. © Revue française d'économie. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que
more »
... e soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Document téléchargé depuis www.cairn.info ---207.241.231.108 -13/02/2020 22:44 -© Revue française d?économie Document téléchargé depuis www.cairn.info ---207.241.231.108 -13/02/2020 22:44 -© Revue française d?économie Catherine SOFER Choix familiaux et politiques publiques économie de la famille a connu dans les trente dernières années un grand développement, en particulier grâce à l'ouvrage pionnier de Gary Becker « Treatise on the Family » [1981]. Il introduisait en effet pour la première fois l'hypothèse que les décisions individuelles en matière de mariage, L' Revue française d'économie, n° 1/vol XXVII Document téléchargé depuis www.cairn.info ---207.241.231.108 -13/02/2020 22:44 -© Revue française d?économie Document téléchargé depuis www.cairn.info ---207.241.231.108 -13/02/2020 22:44 -© Revue française d?économie de divorce, de naissance et de nombre d'enfants, entre autres, peuvent s'analyser en termes de choix rationnels. Il étendait d'autre part aux choix familiaux l'application de concepts tels que les comportements de maximisation, l'équilibre de marché ou encore la stabilité des préférences. Cette approche s'est révélée extrêmement féconde dans de nombreux domaines. On se limitera ici à deux exemples : les évolutions démographiques, d'une part, et la prise de décision dans la famille, d'autre part, dont traitera plus particulièrement cet article. Notons au préalable que, dans ce qui suit, les termes de « famille » et de « ménage » seront utilisés indifféremment. Tous deux désigneront le plus souvent (et sauf mention contraire) ce que les sociologues appellent la « famille nucléaire », qu'elle soit traditionnelle ou recomposée. L'important dans ce qui suit est qu'elle comporte, parmi éventuellement d'autres membres (tels que des enfants) un couple formé de deux individus dotés de préférences, qui sont les principaux décideurs, et que, par convention, nous désignerons le plus souvent par f et m . Pour ce qui est des évolutions démographiques, citons l'arbitrage qualité/quantité dans la décision par les familles de choix du nombre d'enfants (Becker et Gregg-Lewis [1973] ). Il s'agissait d'expliquer le paradoxe apparent selon lequel, si les enfants ont les caractéristiques d'un bien normal (et non d'un bien inférieur), un accroissement du revenu devrait tendre à stimuler la fécondité, alors qu'en réalité, historiquement, la croissance du revenu s'est accompagnée d'un déclin séculaire de la fécondité dans les pays développés, et que l'on observe également dans la plupart des pays développés une relation inverse entre revenu familial et nombre d'enfants (en France, on observe plutôt une courbe en U). On observe d'ailleurs aujourd'hui cette même évolution dans la plupart des pays en développement. Becker, en 1960, dans l'article formalisé quelques années plus tard avec Gregg-Lewis va appliquer la théorie du consommateur aux choix de fécondité en faisant intervenir le coût des enfants. Comment résoudre ce paradoxe ? Becker fait l'hypothèse que la fonction d'utilité de la famille dépend, non seulement du nombre d'enfants, mais également de leur « qualité ». La « qualité »
doi:10.3917/rfe.121.0009
fatcat:3wh6wf36z5evhdjl64gnolmfzy