Les indicateurs forestiers sur la voie d'une gestion durable?

Philippe BALLON, Frédéric GOSSELIN
2012 Revue Forestière Française  
Avec l'évolution des technologies, de la consommation, et du niveau de formation, nos sociétés contemporaines ont été amenées às 'interroger de plus en plus sur le caractère durable de leurs activités. Le secteur forestier est concerné au premier chef par ce questionnement. La complexité de la question et son caractère multidimensionnel font que, pour la traiter, différents processus de suivi se sont mis en place de manière àm ieux décrire l'état des forêts et des interactions entre forêt et
more » ... iété. Chacun de ces processus est fondé sur un système de critères et indicateurs àp artir desquels sont établis des tableaux de bord publics, soumis àd ébat. Près de deux décennies après leur mise en place, ces outils méritent qu'un premier bilan de leur utilisation en France soit dressé. Tel aé té l'objet du colloque des 6e t7d écembre 2011, organisé àM ontargisp ar Irstea, l'IGN et le GIP Ecofor, dans le cadre de l'année internationale des forêts. Ce numéro de la Revue forestière française rassemble autour de ce thème la majorité des communications réalisées et une contribution post-colloque de Jean-Luc Peyron et Ingrid Bonhême. Avec le recul, il nous semble que les enseignementsd ec ec olloque convergent autour de trois thèmes. Le premier thème abondamment développé pendant le colloque se proposait de r re e--p pr ré és se en nt te er r e et t s sy yn nt th hé ét ti is se er r l le es s c cr ri it tè èr re es s e et t i in nd di ic ca at te eu ur rs s d de e g ge es st ti io on n d du ur ra ab bl le e (IGD). Ont été particulièrement développés les critères et indicateurs utilisés dans le cadre des conférences interministérielless ur la protection des forêts en Europe (articles Frémont ;B arthod ;M ontagné-Huck et Niedzwiedz ; Gosselin, Bonhême, Archaux et Nivet), et ceux du bilan patrimonial des forêts domaniales (article Blanc). Si les points de vue ont souvent été critiques, l'appropriation des critères et indicateurs de gestion forestière durable par les acteurs forestiers aé té saluée par de nombreux intervenants. Christian Barthod an otamment insisté sur l'ouverture des forestiers àl as ociété dont ce processus était le révélateur. Selon lui, la nature de la construction des critères et indicateurs, résultant au départ d'un compromis entre chercheurs et gestionnaires forestiers, rend tout àf ait légitime l'interrogation renouvelée àl eur égard. Si les critères et indicateurs ont été assez efficaces comme signe d'ouverture du monde forestier àl as ociété et aussi comme éléments de contexte partagés, on peut s'interroger sur le c ca ar ra ac ct tè èr re e o op pé ér ra at ti io on nn ne el l d de es s i in nd di ic ca at te eu ur rs s c co om mm me e o ou ut ti il ls s d de e p pi il lo ot ta ag ge e p po ou ur r l le es s d dé éc ci id de eu ur rs s f fo or re es st ti ie er rs s (article Barthod). Ainsi, Gérard Buttoud propose de compléter les actuels indicateurs de gestion durable par des indicateurs de gouvernance. Ces derniers, plus systémiques, ont pour but d'initier ou conduire une politique publique ;i ls sont davantage tournés vers le futur et vers le processus de concertation. Sur ce dernier point, Gérard Buttoud converge avec les réflexionsd eH ervé Le Bouler demandant de prendre davantage en compte les utilisateurs des forêts autres que les professionnels.
doi:10.4267/2042/50643 fatcat:cgtybe4swbdvtjvu5hv34pvzla