IX. Jean Heiss, Ulric Obrecht, l'Alsace et la propagation des traités de Westphalie en France (de 1684 à 1739)
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La connaissance du Saint-Empire en France du baroque aux Lumières 1643-1756
Étant donné que les ouvrages publiés entre 1684 et 1739 sont mis à contribution tout au long de notre livre, nous avons choisi de nous limiter dans ce chapitre à quatre grandes figures de l'époque, pour mettre en relief ses particularités: Heiss, Vayrac, Saint-Prest et Chemnitz, un auteur allemand de la première moitié du XVII e siècle, qui influença l'image française du Saint-Empire à travers les traductions françaises de ses ouvrages au début du XVIII e . En général, on peut constater que ce
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... ont ces auteurs qui prédominent en France à cette époque. Toutefois, commençons par une analyse des principaux fonds d'archives qui permettent de cerner, en particulier, l'apport d'Ulric Obrecht, un Alsacien qui enseigna le droit public germanique aux Français. L'apport principal, en particulier de Heiss et d'Obrecht, était leur enseignement du droit constitutionnel des traités de Westphalie en France. 1 À titre d'exemple, le volume AE, MD Ail. 48, composé vers 1690, renferme plusieurs »Mémoires historiques sur l'Allemagne«; ce volume comprend des mémoires sur les droits des états de l'Empire, l'autorité et les forces de l'empereur, du roi des Romains, etc. Le volume AE, MD Ail. 49 offre des sommaires détaillés de la correspondance d'Ulric Obrecht, de l'année 1698 au 2 août 1701. Cette correspondance est étudiée de manière détaillée dans ce chapitre. 2 Signalons que le manuscrit BNF, Coll. Clairambault 519 (intitulé »Droit public et affaires étrangères«) contient plusieurs projets de travaux historiques et de classement des archives des Affaires étrangères, pièces relatives à la fondation de l'académie de Torcy, par exemple une »Instruction sur les négociations estrangères et domestiques« (p. 285-305, début: »Dès que la seule naissance fait d'un homme un ministre, il y a asseurance qu'il ne sera qu'un sot«), un »Projet sur l'estude et les ouvrages des papiers du ministère« (p. 317-319) et un mémoire »De la manière d'estudier l'histoire par monsieur l'abbé le Grand« (p. 353-384); cf. THUILLIER, La première école d'administration. Pour la culture de la diplomatie au XVIII e siècle, cf. également Corneliu S. BLAGA, L'évolution de la technique diplomatique au dixhuitième siècle (idéologie, moeurs et procédés), Paris 1937. Pour l'évolution de la diplomatie en général, cf. la synthèse d'Anuschka TISCHER, article »Diplomatie«, dans: Friedrich JAE-GER (dir.), Enzyklopädie der Neuzeit, publié sous les auspices du Kulturwissenschaftliches Institut (Essen), t. II, Stuttgart, Weimar 2005, col. 1027-1041. 3 Cf. Jürgen Voss, L'Ecole diplomatique de Strasbourg: l'ENA de l'Ancien Régime?, dans: Bernard VOGLER, Jürgen Voss (dir.), Strasbourg, Schoepflin et l'Europe au XVIII E siècle. Actes du colloque organisé en coopération avec l'université des sciences humaines de Strasbourg (Strasbourg, 15-17 septembre 1994), Bonn 1996 (Panser Historische Studien, 42), p. 205-214. 4
doi:10.1524/9783486719376.479
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