Les femmes nommées ministres au Canada pendant la période 1921-2007 : la loi de la disparité progressive est-elle dépassée?

Manon Tremblay, Sarah Andrews
2010 Recherches féministes  
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more » ... it.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 13 février 2017 07:14 avec la collaboration de SARAH ANDREWS À l'été 2009, les onze cabinets 1 provinciaux et fédéral affichaient un taux moyen de féminisation de 29,1 % dans le cas des postes de ministres, soit 69 femmes parmi les 237 ministres, les chiffres variant de 4,8 % (Nouveau-Brunswick) à 44,4 % (Québec). Que près du tiers des ministres au Canada soit des femmes constitue une amélioration appréciable par rapport aux décennies précédentes, la présence d'une seule femme au Conseil des ministres étant jugée acceptable durant les années 60 (Bashevkin 1993 : 87). À cet effet, MacIvor (1996 : 283) rappelle l'anecdote suivante : au milieu des années 60, s'enquérant de la possibilité qu'elle soit nommée au Cabinet, Pauline Jewett s'est fait répondre par le premier ministre Lester B. Pearson qu'il avait déjà une femme au sein de son conseil des ministres (soit Judy Lamarsh) et qu'il ne croyait pas qu'elle souhaitait être remplacée! La Nouvelle-Écosse a été la dernière province dont le Cabinet s'est ouvert aux femmes, aussi tard qu'en 1985. En revanche, en 1990 le premier ministre ontarien Bob Rae a formé un cabinet dont 11 des 27 membres (soit 40,7 %) étaient des femmes; en 2000, le premier ministre britanno-colombien Ujjal Dosanjh a désigné 9 femmes parmi les 21 membres (ou 42,9 %) de son équipe ministérielle; en 2007, le premier ministre québécois Jean Charest s'est entouré d'un nombre égal de femmes et d'hommes à titre de ministres 2 . S'il existe aujourd'hui une foule d'études qui traite de la faible proportion de femmes dans les espaces législatifs au Canada (entre autres : ailleurs très peu de travaux ont été publiés sur leur participation au cercle très sélect du pouvoir exécutif, c'est-à-dire au Cabinet. De fait, cette problématique a été traitée tantôt au passage dans des travaux sur les femmes et la politique au Canada et sur les députées (par exemple : Bashevkin : 154-156), tantôt sous forme d'études (auto)biographiques (entre autres : Brown 1989; Campbell 1996; Copps 1986; 1 Le Cabinet est défini comme un « organe composé du premier ministre et des ministres, titulaire effectif du pouvoir exécutif » (Pelletier et Tremblay 2009 : 561). Dans le présent texte, les notions de « Cabinet » et de « Conseil des ministres » seront utilisées comme des synonymes même si, dans les faits, elles ne le sont pas, le Cabinet se référant à un cercle plus restreint d'actrices et d'acteurs politiques que le Conseil des ministres. 2 Voir Assemblée nationale (2010).
doi:10.7202/044426ar fatcat:bpux7btxubeifdfvduuyxjzxha