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... soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Association Revue du Nord | Téléchargé le 20/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) © Association Revue du Nord | Téléchargé le 20/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.83) Au mot étranger, le dictionnaire donne cette définition : « qui est d'une autre nation que celle dont on est ressortissant, qui n'appartient pas à une famille, à un groupe, à une ville ». Juridiquement, une telle explication demeure vague, car les termes nation, ville, famille sont peu précis, surtout si l'on considère la période traitée ici. Il convient de reprendre plutôt une définition négative, donnée par John Gilissen : « Est étranger celui qui ne fait pas partie du groupe social, politique par rapport auquel son statut est envisagé » 2 . Sans entrer dans des détails qui n'éloigneraient que trop de l'époque considérée, il est nécessaire de rappeler les principaux critères déterminant l'étranger dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge. La Rome ancienne connaissait un régime caractéristique à la cité antique : quiconque n'appartenait pas à celle-ci était tenu pour pérégrin. Toutefois, cette conception n'était logique que tant que les limites de l'État romain se confondaient avec celles de l'Urbs. À partir du moment où elles les dépassèrent, les habitants des pays conquis, Italiens d'abord, provinciaux ensuite, ne furent plus de véritables étrangers. En 212, l'édit de Caracalla marqua le terme de cette évolution, concédant le droit de cité à la majorité des habitants de l'Empire. À partir du milieu du IV e siècle, le mot pérégrin perd toute valeur juridique et ne désigne plus un statut inférieur, mais seulement des différences d'origine. À la même époque, persiste pourtant l'idée d'étranger, dont Jean Gaudemet distingue deux types : ceux du dehors, d'une part, c'est-à-dire les barbares assez facilement acceptés par Rome car ils fournissaient des mercenaires et des paysans, et ceux du dedans, d'autre part, qualifiés d'étrangers en référence à la religion devenue un critère de « romanité » 3 . *. -Bernard D'ALTEROCHE, maître de conférences à l'Université Panthéon-Assas (Paris II), 12, Place du Panthéon, 75005 Paris. 1. -Cet article reprend les grandes lignes d'une thèse soutenue à l'Université Panthéon-Assas (Paris II) parue en juin 2002 chez LGDJ dans la collection Bibliothèque de droit privé, t. 360. 2. -J. GILISSEN, « Le statut des étrangers à la lumière de l'histoire comparative », Recueils de la Société Jean Bodin, t. IX/1, L'étranger,