Pour un statut de la sylviculture

Y. MILLET
1972 Revue Forestière Française  
La lettre ci-dessous a le mérite d'avancer une idée originale, celle du contrat de sylviculture, comme il existe un statut du fermage ou du métayage en agriculture. Nous la publions telle qu'elle, pensant que cette idée, si elle peut être discutée, mérite-d'être présentée . Il revient aux lecteurs d'y réfléchir et de nous faire aussi part de leurs réactions. Nous souhaitons vivement qu'ils ne s'en privent pas ! Qu'elles appartiennent à l'Etat, aux communes ou aux particuliers, les forêts ont
more » ... véritable utilité publique . En effet, elles constituent un réservoir de matière première pour les industries ; elles conservent les sols et contribuent au maintien des équilibres biologiques ; enfin, elles assainissent l'air en consommant du gaz carbonique, elles fournissent de l'espace du silence, des loisirs. Plus qu'autrefois, la société moderne a besoin de ces éléments et il importe de la satisfaire en ouvrant au public davantage de forêts . Déjà, l'Etat et les communes, possédant le tiers des forêts françaises, pourraient les rendre un peu plus accueillantes . Mais elles sont administrées par l'Office national des forêts, organisme à but commercial qui n'a pas intérêt à voir les citadins envahir les forêts, aussi publiques qu'elles soient. En tout état de cause, je pense que c'est le devoir d'une collectivité publique propriétaire d'un sol de mettre celui-ci au service du public, c'est-à-dire à son propre service . Pour cela, la collectivité doit disposer des droits suivants : • libre circulation des piétons sur tout le territoire, • libre circulation de tous les véhicules sur toutes les voies équipées à cet effet, • droit de chasse et de pêche intégraux, • droit de ramassage des champignons, fleurs, escargots, fruits, menus bois, etc ., • droit au maintien de l'état boisé.
doi:10.4267/2042/20617 fatcat:iwfhgomydrfwbg4umk5eenzhvm