Appendice à la partie 1 : « Discours Rapporté » et « Représentation de Discours Autre » - questions de dénomination [chapter]

2019 La Représentation du Discours Autre  
L'abandon, ici, de la dénomination consacrée de « discours rapporté » -toujours dominante dans les travaux sur ce champ et exclusive dans les dictionnaires, manuels ou instructions pédagogiques officielles -pour celle de « représentation de discours autre » se joue à plusieurs niveaux. Inadéquation de « discours rapporté » : réponses diverses. Au premier niveau cet abandon participe de la longue suite de critiques formulées à l'encontre du terme « discours rapporté » relativement à ce qu'il
more » ... gne. Ces critiques se concentrent sur deux points : (a) d'une part sur le caractère factuel et antérieur d'un événement langagier susceptible d'être « rapporté »2 -auquel fait écho l'exemplification stéréotypique en « il a dit (que) » -, là où le champ visé inclut toute la diversité des dires non réalisés : projetés, niés, interrogés, imaginés3... (b) d'autre part sur le caractère de reproduction transparente parfois associé au terme « discours rapporté » (ou de « reported speech ») méconnaissant la dimension interprétative de l'opération. Au constat, largement partagé, du caractère malheureux de cette terminologie, répondent deux stratégies discursives : conserver la dénomination communément reçue comme étiquetage (« nom propre ») d'un champ, envisagé sans tenir compte des restrictions (a) et (b) attachées au sens du terme « rapporter » ; ou bien proposer, au risque de l'inflation, des innovations terminologiques4. Le choix entre les deux est évidemment corrélé au genre du discours où il s'effectue -les travaux de recherche manifestant, dans leur rapport aux dénominations établies, une plus grande liberté que les textes à visée pédagogique ou de vulgarisation 1 Cf. ci-dessous (Appendice à la partie IV) la question du fonctionnement de citer/citation. 2 Cf. l'emploi usuel de rapport : de stage, de mission, d'activité... 3 Cf. ci-dessus chap. 2.2.1. 4 Pour des éléments sur ces propositions de dénomination (chez Peytard, Genette, de Gaulmyn...) voir notamment Rosier (1999 : 44 sq.), Mochet (2003 : 166).
doi:10.1515/9783110641226-006 fatcat:t24x4fzhuzb3pffrl7wc5wkfzu