Surnaturel et Littérature dans l'Océan Indien
Bernard Terramorsi
2006
Revue de littérature comparée
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... ord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Surnaturel et Littérature dans l'Océan Indien À propos d'un conte malgache Il est admis désormais que la notion de « fantastique » a connu de nombreuses dérives au sein de la critique occidentale où le terme a fi ni par désigner, comme l'a bien dit Jean Fabre, « n'importe quelle forme esthétique s'écartant du canon de la mimésis » 1 . Les recherches comparatistes de Roger Bozzetto font la démonstration, du reste, que « le fantastique comme genre est une tromperie » et qu'il existe « différents états du champ littéraire pour un même mot » 2 . On ne peut guère classer en effet dans la même catégorie littéraire du « Fantastique », des textes aussi dissemblables que, d'un côté, Lokis de Prosper Mérimée, The Turn of the Screw d'Henry James, ou Casa tomada de Julio Cortázar ; et, d'un autre côté, les récits de la Mauricienne Ananda Devi 3 , des Malgaches Michèle Rakotoson et Jean-Luc Raharimanana, des Réunionnais Daniel Honoré 4 , Jean-Louis Robert 5 et William Cally 6 . L'extraordinaire, l'impossible, le surnaturel, n'ont pas une place ni des effets similaires dans les récits merveilleux et fantastiques occidentaux et dans « les littératures du Sud ». Les récits comoriens, créoles et malgaches font souvent appel à la surnature, mais celle-ci est le plus souvent donnée comme une composante évidente de la réalité empirique et de l'univers quotidien ; elle participe de rapports au monde et de croyances spécifi ques où le surnaturel est une donnée objective à la fois pour les personnages, le conteur/l'auteur et les lecteurs. Si l'on refuse de céder au démon de la taxi-
doi:10.3917/rlc.318.0141
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