Soutenances de thèses
2004
Histoire et Sociétés Rurales
Pour étudier le fait domanial dans l'une des plus vastes cités de la Narbonnaise, c'est un corpus de plus de deux cents villae qui a été constitué par Loïc Buffat non pas sur la seule base des résultats de fouilles, trop peu nombreuses pour cela, mais à partir de travaux de prospections de surface, une pratique mise en oeuvre en Languedoc-Roussillon avec une plus grande intensité depuis une vingtaine d'années. Sont considérés comme des centres domaniaux les seuls sites ruraux pour lesquels
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... stence d'un habitat résidentiel peut être postulée, à partir le plus souvent d'indices d'aménagements de confort ou d'apparat. Les restes de revêtements de mosaïque, de marbre, les éléments de colonnade ainsi que la présence d'équipements hydrauliques et balnéaires jouent dans cette définition un rôle déterminant. Ces critères archéologiques permettent de retenir toute une large gamme d'établissements ruraux de quelques milliers à quelques dizaines de milliers de mètres carrés, dont les activités agricoles peuvent être précisées. Comme ailleurs dans la province, les vestiges de production vitivinicole sont les plus fréquemment rencontrés, mais leur distribution, corrélée avec celles des ateliers d'amphores vinaires, montre que la façade rhodanienne de la cité correspond à une zone-clé pour le vin nîmois. Malgré le poids de cette production au caractère spéculatif, les autres composantes de l'économie domaniale ne sont pas négligées même si les données de terrain sont nettement moins fournies. Enfin, la prise en compte systématique des indices chronologiques collectés sur chacun des sites -des types de céramiques pour l'essentiel pour lesquels les datations sont de plus en plus précises -permet de mieux cerner des durées d'occupation qui peuvent s'étaler sur plusieurs siècles entre la fin de l'époque républicaine et les premiers siècles du Moyen Âge. Dans cette perspective de continuité, l'histoire de la villa apparaît aussi comme celle d'un pôle de peuplement majeur dans l'espace de la cité. Philippe Leveau, après avoir remercié Loïc Buffat pour la clarté de son exposé, souligne la réelle maîtrise des techniques archéologiques dont il a fait preuve ainsi que la qualité des illustrations de son mémoire. Il a pu apprécier le chemin parcouru depuis l'article de Jean-Luc Fiches consacré aux campagnes nîmoises à l'occasion du colloque aixois Villes et campagnes dans l'empire romain (). Cette nouvelle étape décisive de la recherche a été rendue possible grâce au souci constant de ne pas s'enliser dans des considérations théoriques sur la nature de la villa pour décrire avec la plus grande précision des réalités de terrain. Ce choix n'exclut pas cependant des positions courageuses sur la définition de la villa, avec un inventaire qui inclut des sites d'ampleur modeste et dont le statut sera l'objet de débats salutaires avec les spécialistes de la question. Il faut d'ailleurs encourager l'auteur de ce travail à publier toute la documentation rassemblée, même les dossiers pour lesquels on ne dispose pas d'interprétations définitives. Dans ce Comptes rendus Histoire et Sociétés Rurales, n°, e semestre , p. -.
doi:10.3917/hsr.022.0271
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